Le projet de budget 2020 de la Sécu de retour au Sénat

Par AFP  |   |  439  mots
(Crédits : Reuters)
Les sénateurs ont commencé ce samedi l'examen du projet de budget 2020 de la Sécurité sociale. LR et le PS jugent insuffisante la rallonge annoncée cette semaine pour l'hôpital.

Le Sénat à majorité de droite a débuté samedi l'examen en nouvelle lecture du projet de budget 2020 de la Sécurité sociale, avec la rallonge pour l'hôpital annoncée la semaine dernière, jugée insuffisante par Les Républicains comme par la gauche.

"Le compte n'y est toujours pas", a affirmé LR, premier groupe du Sénat, pour qui "la réponse à la crise de l'hôpital n'est pas à la hauteur des enjeux".

En commission, les sénateurs ont estimé "insuffisante" la première rallonge de 300 millions d'euros dès 2020, qui rehausse l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) de 2,3% à 2,45%.

LR, comme le PS et le groupe CRCE à majorité communiste, s'opposeront à l'Ondam ainsi modifié, considéré toujours "sous-dimensionné par rapport aux besoins de l'hôpital".

Au total, le gouvernement a promis 1,5 milliard d'euros en trois ans, avec des hausses de 500 et 700 millions annoncées pour 2021 et 2022.

Reprise de la dette des hôpitaux

Le plan annoncé par le Premier ministre Edouard Philippe après huit mois de crise dans les hôpitaux vise à "redonner de la souplesse et des marges de manoeuvre pour améliorer le quotidien des hospitaliers et accélérer la transformation", a affirmé la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Le gouvernement prévoit aussi une reprise de 10 milliards d'euros des dettes des hôpitaux sur trois ans.

Le projet de budget a été adopté mardi en nouvelle lecture par l'Assemblée nationale, après une première lecture mouvementée au Sénat. Les sénateurs avaient rejeté le projet de budget sans même aller jusqu'au bout de son examen, pour protester contre le fait de discuter d'un texte "caduc", dans l'attente des annonces du Premier ministre.

"Jamais je n'ai ressenti un tel mépris pour la représentation nationale", a insisté samedi le président de la commission des Affaires sociales Alain Milon (LR).

Le Sénat a rejeté une motion d'irrecevabilité défendue par le groupe CRCE, estimant nécessaire d'avoir cette fois un débat sur le texte.

Il maintient son opposition à la non-compensation par l'Etat des "non-recettes" décidées par le gouvernement pour répondre à la crise des "gilets jaunes" (taux réduit de CSG pour certains retraités, etc.).

Droite et gauche dénoncent cette "bercysation" comme "une atteinte directe à notre modèle de protection sociale" (Alain Milon) ou encore une mesure qui "creuse un trou politique de la Sécurité sociale" (Yves Daudigny, PS).

Le Sénat poursuivra samedi voire dimanche l'examen du projet de financement de la Sécurité sociale, qui fera l'objet d'un vote final à l'Assemblée nationale mardi.