Le variant "Mu", potentiellement résistant aux vaccins, préoccupe l'OMS

Par latribune.fr  |   |  526  mots
Actuellement, l'OMS considère que quatre variants sont préoccupants, dont les variants Alpha, présent dans 193 pays, et Delta, présent dans 170 pays. (Crédits : Andrew Kelly)
Alors que les institutions ont anticipé une reprise solide de l'économie dès cette année, l'Organisation mondiale de la santé surveille un nouveau variant, baptisé "Mu". "Sa prévalence en Colombie (39%) et en Equateur (13%) a constamment augmenté", explique l'organisation. En France, sa présence "ne semble pas avoir augmenté récemment" , a précisé l'agence Santé publique France vendredi.

[Article mis à jour vendredi 3 septembre]

Après le variant Delta, à l'origine d'une quatrième vague du Covid-19 qui se propage dans le monde, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) surveille un nouveau variant du coronavirus, baptisé "Mu". Celui-ci a été identifié pour la première fois en Colombie en janvier, a-t-elle indiqué dans la nuit de mardi à mercredi. Vendredi 3 septembre, l'agence Santé publique France a indiqué que le variant est pour le moment "peu présent en France".

Sa présence "ne semble pas avoir augmenté récemment" dans le pays, de même qu'ailleurs en Europe, a-t-elle souligné. En France, elle semble même "diminuer au mois d'août" alors qu'elle avait "légèrement augmenté" en juin/juillet.

Actuellement, l'OMS considère que quatre variants sont préoccupants, dont les variants Alpha, présent dans 193 pays, et Delta, présent dans 170 pays, tandis que cinq autres variants sont à suivre (y compris Mu).

L'OMS précise que le variant présente des mutations qui pourraient indiquer un risque d'"échappement immunitaire" (résistance aux vaccins), et souligne que des études supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre ses caractéristiques.

Un frein à l'optimisme ?

Cette découverte intervient alors que l'économie mondiale tente de se relever des vingt mois d'arrêt d'activités ou de restrictions depuis janvier 2020. Déjà, la lenteur du déploiement de la campagne de vaccination pourrait entraîner une perte de 2.300 milliards de dollars de PIB mondial sur les trois prochaines années, selon le centre de recherche The Economist Intelligence Unit (EIU).

Fin août, environ 60% de la population des pays les plus riches avaient reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid, contre seulement 1% des habitants des pays pauvres, selon cette étude.

En début d'année, la Banque mondiale tablait sur une croissance planétaire de 4% pour 2021. Cinq mois plus tard, l'institution se montrait encore plus optimiste, à +5,6%. Mais ce regain est en réalité ciblé sur quelques pays développés et émergents.

La présence du variant en Colombie et en Equateur

Aussi, ce variant - B.1.621 d'après la nomenclature scientifique - a pour l'instant été classé comme "variant à suivre", a précisé l'OMS dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire sur l'évolution de la pandémie.

Il a été détecté pour la première fois en Colombie en janvier. Depuis, il a été signalé dans d'autres pays d'Amérique du Sud et en Europe.

"Bien que la prévalence mondiale du variant Mu parmi les cas séquencés ait diminué et soit actuellement inférieure à 0,1%, sa prévalence en Colombie (39%) et en Equateur (13%) a constamment augmenté", a expliqué l'OMS.

Certaines mutations peuvent affecter les propriétés du virus et influer, par exemple, sur la facilité avec laquelle il se propage, la gravité de la maladie qu'il entraîne ou l'efficacité des vaccins, des médicaments, des outils de diagnostic ou des autres mesures sociales et de santé publique.

La pandémie de Covid-19 a fait au moins 4.507.823 millions de morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi mardi à la mi-journée par l'AFP.

(avec AFP)