Les chefs d'entreprise redoutent les conséquences du coronavirus

Par Grégoire Normand  |   |  820  mots
82% des dirigeants affirment que le coronavirus a des conséquences sur l'économie mondiale et 58% pensent que cette crise sanitaire a des répercussions sur l'économie française, selon le dernier baromètre de la Grande consultation des entrepreneurs.

La propagation du virus en Europe alimente les craintes dans les milieux dirigeants. Selon le dernier baromètre réalisé par OpinionWay pour La Tribune, LCI et CCI France, 82% des chefs d'entreprise interrogés pensent que l'épidémie du coronavirus va avoir des conséquences sur l'économie mondiale. Dans le détail, 50% estiment que cette crise sanitaire va avoir des conséquences importantes, 32% des répercussions moins importantes, 17% jugent qu'il n'y aura pas d'impact. Près de deux mois après l'apparition du premier cas en Chine, les autorités françaises se préparent à un renforcement de la mobilisation des personnels de santé. À l'issue d'une réunion jeudi avec les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, des présidents des groupes parlementaires, des chefs de partis et les présidents des associations d'élus, le Premier ministre Édouard Philippe a voulu être rassurant.

"Il y a évidemment, nous le percevons bien, et les élus s'en sont fait l'écho, une inquiétude en France. Nous voulons répondre à cette inquiétude, en utilisant la seule méthode qui vaille face au risque : la mobilisation, le calme et la raison. Aujourd'hui, il y a lieu ni d'avoir peur, ni d'être négligent".

En outre, les effets de contagion font craindre un ralentissement important de l'activité économique. Bien que la deuxième puissance mondiale a déjà prévu un vaste plan de soutien pour les entreprises en difficulté et que la banque centrale chinoise a assoupli sa politique monétaire, le choc d'offre provoqué par cette crise pourrait entraîner un sérieux coup de frein du PIB mondial et mettre un coup d'arrêt à la reprise.

60% estiment que le coronavirus va avoir des conséquences sur l'économie française

Les dernières enquêtes sur le climat des affaires réalisées en France pour les mois de janvier et février ne montrent pas particulièrement de chute du moral des chefs d'entreprise. Malgré cette relative résistance, 58% des dirigeants interrogés dans le cadre de la Grande consultation indiquent que cette épidémie va avoir des répercussions sur l'activité tricolore. Les industriels (72%) sont particulièrement inquiets. Viennent ensuite ceux du commerce (60%), des services (58%) et de la construction (49%). Les entreprises de plus de 10 salariés (85%) sont également plus préoccupées que celles comptant moins de 10 salariés (82%). Concernant leur secteur d'activité, les personnes interrogées sont bien plus optimistes. Ainsi, seuls 10% des répondants déclarent que le coronavirus va avoir un impact sur leur secteur. En outre, 35% des patrons affirment que la situation se "porte bien en ce moment" contre 45% à la fin du mois de janvier.

Des perspectives économiques assombries

Avec la propagation du virus à l'échelle de la planète, les dirigeants semblent bien plus pessimistes pour l'avenir. Concernant les perspectives pour l'économie mondiale, 27% déclarent qu'ils sont confiants en février, c'est 11 points de moins qu'en janvier. La part des dirigeants optimistes pour les perspectives relatives à leurs entreprises est également en baisse entre janvier (81%) et février (78%). En revanche, la proportion des chefs d'entreprise ayant confiance dans l'économie française est restée stable à 42%.

"Pour la première fois depuis septembre 2017, le jugement le plus répandu sur la période actuelle parmi les chefs d'entreprise est que « c'était mieux hier » (40,5 points), les dirigeants d'entreprise se montrant moins satisfaits de la période actuelle (35,10 points). Une partie des dirigeants choisit cependant de placer leur espoir dans l'avenir (25,5 points)", signale OpinionWay.

Municipales : une probabilité d'aller voter en baisse

À l'approche des élections municipales programmées les 15 et 22 mars prochains, les candidats peinent à mobiliser dans le contexte du coronavirus. Selon les résultats communiqués par l'institut de sondages, la probabilité des dirigeants d'aller voter au premier tour est de seulement 60%. Ce ratio, en baisse par rapport à 2014 (64%), ne laisse pas présager une forte participation de cet électorat.

Au niveau des forces politiques, 40% des dirigeants affirment qu'ils vont voter pour la majorité actuellement en place dans leur commune. À l'opposé, 36% affirment qu'ils vont voter pour une autre liste. Enfin, 24% répondent qu'ils sont indécis. "Les derniers jours de campagne auront toutefois une grande importance pour le positionnement
des dirigeants d'entreprise", ajoute l'organisme de sondages. En attendant, l'abstention pourrait gagner du terrain pour ce scrutin municipal.

(*) Méthode : Étude réalisée auprès d'un échantillon de 609 dirigeants d'entreprise. La représentativité de l'échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d'activité et la taille, après stratification par région d'implantation. L'échantillon a été interrogé par téléphone du mercredi 12 au jeudi 20 février.

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 Vous pouvez consulter le baromètre complet en cliquant sur l'image ci-dessous.

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