Les impôts locaux explosent : l'Etat et les municipalités se renvoient la balle

Par latribune.fr  |   |  488  mots
Les impôts locaux vont augmenter de 15% à Toulouse, 10,5% à Lille, 5% à Lyon, Bordeaux et Marseille et 13,5% à Neuilly-Sur-Seine.
Alors que certaines municipalités affichent des hausses importantes de leur fiscalité (15% à Toulouse, 10% à Lille...), le débat est lancé entre les effets de la baisse des dotations de l'Etat, et l'incapacité des collectivités locales à faire des économies d'échelle.

Il y a quelques mois, le président avait annoncé la fin des hausses d'impôts, soulageant une opinion publique qui se disait matraquée par une pression fiscale accrue. C'était sans compter la hausse de la fiscalité locale qui pourrait, cette année, devenir un fardeau pour les ménages autant que pour le gouvernement.

Dans plusieurs grandes villes françaises, les hausses seront lourdes. A Toulouse, la municipalité annonce une augmentation de 15% de la fiscalité locale. A Bordeaux, les ménages devront payer environ 5% de taxes supplémentaires. De même à Lyon et Marseille. Du côté de Lille, la taxe d'habitation sera épargnée, la taxe foncière augmentera toutefois de 10,5%.

100 euros de plus par habitant à Cugnaux

Une ville de Haute-Garonne, Cugnaux, a voté une hausse de 30% de sa fiscalité, soit 100 euros de plus par an pour chacun des 16.000 habitants de la commune. Les municipalités soulignent la baisse des dotations de l'Etat pour justifier de telles hausses d'impôts.

Sur iTélé, Thierry Solère a dénoncé "l'hypocrisie" de l'Etat "en fermant le robinet de l'argent".

"L'Etat est hypocrite. Le gouvernement socialiste a augmenté les impôts massivement depuis trois ans et maintenant il dit : on va arrêter". Mais "il ferme le robinet de l'argent aux mairies, aux départements, aux régions dans des proportions inouïes", a insisté l'élu des Hauts-de-Seine.

Sur Europe1, le maire UMP de Courcouronnes a également mis en cause l'ampleur de la baisse des dotations de l'Etat.

"On baisse les dotations de façon déraisonnée : trop et trop vite. Globalement, ça va aller de 50 à 60% de baisse de dotations directe de l'Etat dans les trois ans qui viennent", a martelé Stéphane Beaudet sur l'antenne d'Europe1.

D'après lui, la baisse des dotations a un effet "démultiplicateur".

"Comme nous sommes la plus petite des strates, quand vous baissez les dotations de toutes les collectivités (région, département, agglomération et ville), la région fait des économies et donne donc moins aux départements à l'agglomération et aux villes. Le département fait des économies et donne moins à l'agglo, etc. Quand l'Etat baisse sa dotation à Courcouronnes de 400.000 euros cette année, la baisse réelle cumulée par les économies générées à la région, au département et à l'agglo, est d'un million d'euros".

Autre sujet de friction: les municipalités dénoncent également le coût de la réforme scolaire, un sujet éminemment politique.

La Cour des comptes tempère la responsabilité de l'Etat...

Du côté de la Cour des comptes, on évoque plutôt l'absence d'économies réalisées par les municipalités, et ce, malgré les rapprochements des intercommunalités et autres communautés d'agglomérations. Ces dispositifs sont pourtant censés permettre des économies d'échelle comme sur la collecte de déchets ou la mutualisation des systèmes de transports.