Loi Travail : cacophonie entre Manuel Valls et Michel Sapin sur l'article 2

Par latribune.fr  |   |  402  mots
Le Premier ministre exclut toute "remise en cause" de l'article 2, quand Michel Sapin parle d'y toucher "sur certains points".
Le ministre des Finances a évoqué ce jeudi matin la possibilité de modifier l'article 2 du projet de loi Travail, l'un des principaux point de blocage du texte. Sur RMC, Manuel Valls a quant à lui évoqué des "modifications" possibles de la loi Travail, tout en excluant de toucher à cet article.

Erreur de communication gouvernementale ? Michel Sapin et Manuel Valls n'ont en tout cas pas parlé d'une même voix jeudi matin. Invité de LCP, le ministre des Finances a reconnu qu'il fallait "peut-être" toucher à l'article 2 du projet de loi Travail, "sur certains points". Quasiment au même moment, sur RMC / BFM TV, Manuel Valls affirmait : "Je suis toujours ouvert quand il faut améliorer tel ou tel aspect mais en revanche, sur les grandes lignes du texte, l'article 2 sur la négociation dans l'entreprise [...] ça il n'est pas question d'y toucher".

Pour mémoire, ce fameux article prévoit notamment de consacrer la primauté des accords d'entreprise sur les accords de branche. C'est l'un des principaux points de blocage avec les opposants au texte. Mercredi à l'Assemblée nationale, Manuel Valls avait réaffirmé qu'il n'y aurait "ni retrait du texte, ni remise en cause de l'article 2".

 Des "modifications" à la marge

Le Premier ministre a néanmoins ouvert la porte à des modifications de la loi Travail, dans un périmètre restreint. "Il est hors de question de changer le cadre" a d'abord affirmé le Premier Ministre sur RMC / BFM TV, avant de concéder : "Il peut toujours y avoir des modifications, des améliorations", sans donner plus de détails.

Alors que ce jeudi, plusieurs défilés sont attendus à Paris et dans plusieurs villes de province, Manuel Valls a également reconnu que "beaucoup d'aspects" du texte n'avaient pas été "compris".

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"Ce pays se meurt parfois de ses conservatismes"

Questionné sur le rôle de la CGT, qui a lancé un mouvement de grève dans les raffineries, les ports, ou encore les centrales nucléaires, le chef du gouvernement a affiché sa fermeté. "Je suis respectueux de la CGT dont je connais l'histoire [...] mais ça n'est pas la CGT qui peut bloquer le pays, ce n'est pas la CGT qui peut imposer un texte de loi".

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Manuel Valls a ensuite regretté la difficulté à réformer la France : "Ce pays se meurt parfois de ses conservatismes [...] c'est pour ça que nous sommes dans un moment crucial".