Loi Travail : Hollande promet "des améliorations" afin "d'avancer"

Par latribune.fr  |   |  539  mots
François Hollande a défendu un texte offrant "sécurité et souplesse dans un monde qui change pour donner de la visibilité aux entreprises, notamment aux PME, et des garanties, des protections, aux salariés".
Le chef de l'Etat a défendu le projet de loi défendu par la ministre du Travail Myriam El Khomri. Il a estimé "légitimes" les interrogations sur le texte. Le Premier ministre, Manuel Valls, va organiser des discussions avec les partenaires sociaux et les parlementaires.

Pour François Hollande, "rien ne serait pire que l'immobilisme" dans le combat contre le chômage. Alors que la présentation du texte de la loi Travail au conseil des ministres a été reportée de 15 jours -il sera examiné le 24 mars-, le président de la République a jugé nécessaire d'aller de l'avant, estimant toutefois "légitimes" les interrogations sur le projet de réforme du Code du travail.

"Il y aura des informations qui seront données, des améliorations qui seront apportées et une conclusion qui forcément devra amener les uns et les autres à prendre leurs responsabilités c'est-à-dire à faire en sorte que nous puissions avancer", a souligné le président devant la presse lors d'un déplacement dans l'entreprise Showroom Privé, à Saint-Denis, au nord de Paris.

Le chef de l'Etat a défendu un texte offrant "sécurité et souplesse dans un monde qui change pour donner de la visibilité aux entreprises, notamment aux PME, et des garanties, des protections, aux salariés". Il a, au passage, apporté son soutien à la ministre du Travail, Myriam El Khomri, en première ligne pour défendre le texte et qui a été hospitalisée mardi pour des examens après ce qui a d'abord été présenté comme "un petit malaise" mais qui est en fait un "accident domestique".

Réflexions avec les partenaires sociaux et séminaire du groupe PS

En annonçant le report de la loi Travail lundi, le Premier ministre Manuel Valls a déclaré qu'il recevrait dans une semaine l'ensemble des partenaires sociaux afin de mener une réflexion sur le projet. Le chef du gouvernement a également déclaré mardi qu'il accéderait à la demande d'un "séminaire" du groupe socialiste à l'Assemblée dans le but de "travailler ensemble à une feuille de route". Il s'est aussi dit ouvert au débat sur le barème des indemnités prud'homales que le gouvernement veut fixer dans la future loi réformant le Code du travail.

Dans la matinée, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a invité lors d'une conférence de presse sur la mise en œuvre de la loi Macron à dépasser la "guerre de position" par le "débat" et par la "transparence", faisant référence au projet de loi porté par Myriam El Khomri.

Forte opposition

Si le projet de loi Travail a été salué par le Medef, il a a scandalisé une partie de la gauche et les syndicats, y compris réformistes. Le plafonnement des indemnités pour licenciement abusif et la définition des motifs de licenciement économique sont notamment l'objet de crispations.

L'opposition au projet a pris plusieurs formes, allant d'une tribune incendiaire signée par des figures de gauche dont la maire de Lille et ancienne ministre du Travail Martine Aubry jusqu'à une pétition en ligne rassemblant plus de 840.000 signataires. Plusieurs organisations de jeunesse dont le premier syndicat étudiant, l'Unef, ont appelé à une journée d'action le 9 mars dans toute la France, avec un rassemblement place de la République à Paris, pour réclamer le retrait du projet.

>> Aller plus loin De quoi la loi El Khomri est-elle l'enjeu ?

(avec Reuters et AFP)