Luc Chatel dénonce "une campagne de caniveau" mais à qui la faute...

Par latribune.fr  |   |  618  mots
François Fillon aurait commandé pour près de 48.500 euros de vêtements sur-mesure depuis 2012 à la maison Arnys
Selon le Journal du Dimanche, François Fillon aurait commandé pour près de 48.500 euros de vêtements sur-mesure depuis 2012 à la maison Arnys. L'ancien Premier ministre a minimisé ces infomations.

Le porte-parole de François Fillon a dénoncé dimanche "une campagne de caniveau" après la publication d'informations sur des vêtements sur-mesure de plusieurs milliers d'euros que se serait fait offrir le candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle. "François Fillon depuis presque deux mois est passé au scanner tous les jours, je pose la question: on va continuer jusqu'où ?", a réagi Luc Chatel sur Europe 1. "On va regarder si sa grand-mère avait des emprunts russes ? Si elle les a déclarés dans sa déclaration de patrimoine ?" Mais il est dommage que Luc Chatel ne se pose pas les bonnes questions...

"Notre pays est en état d'urgence, il est sous la menace terroriste, il y a six millions de chômeurs, il est au bord de la faillite", a-t-il poursuivi de façon très excessive. "On est à six semaines du premier tour de l'élection présidentielle et on va continuer à avoir une campagne de caniveau ? Ça devient insupportable". "Il y en a marre, ça suffit, les François ont le droit d'avoir un débat sur le fond, ils vont élire leur chef de l'Etat, ce qui est important c'est qu'ils élisent celui qui est le mieux préparé à cette fonction", a-t-il fait valoir.

48.500 euros de vêtements offerts

Selon le Journal du Dimanche, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy aurait commandé pour près de 48.500 euros de vêtements sur-mesure depuis 2012 à la maison Arnys, dont 35.500 euros auraient été réglés en liquide. Un "mécène" anonyme indique pour sa part à l'hebdomadaire avoir signé "à la demande de François Fillon" un chèque de 13.000 euros pour le règlement de deux costumes. Cité par le JDD, l'entourage du candidat confirme ce règlement, soulignant qu'il n'y a rien "de répréhensible".

Il juge toutefois "totalement extravagant(e)" l'information selon laquelle "certains costumes auraient été payés en espèces", estimant qu'aucune "maison sérieuse n'accepte des paiements en espèces pour de tels montants".

"Qui imagine le général de Gaulle mis en examen?"

François Fillon est fragilisé depuis fin janvier par des soupçons d'emplois fictifs dont aurait bénéficié sa femme et ses enfants. Il est convoqué mercredi prochain par les juges en vue d'une éventuelle mise en examen dans cette affaire.

Revendiquant son gaullisme, François Fillon avait estimé en août 2016 à Sablé-sur-Sarthe à propos de Nicolas Sarkozy qi'il n'avait pas cité : "il ne sert à rien de parler d'autorité quand on n'est pas soi-même irréprochable. Qui imagine le général de Gaulle mis en examen ?" Des paroles qui n'ont plus lieu aujourd'hui...

François Fillon a minimisé dimanche les informations selon lesquelles il se serait fait offrir des vêtements sur-mesure de plusieurs milliers d'euros, dont certains auraient été réglés en liquide. "Un ami m'a offert des costumes en février. Et alors ?", a réagi le candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle dans une interview aux Echos publiée sur le site internet du quotidien.

"J'observe que ma vie privée fait l'objet d'enquêtes en tous sens et que ce traitement m'est réservé", ajoute-t-il. "Mes faits et gestes sont scrutés tous les jours dans l'intention évidente de me nuire pour m'écarter de la course à la présidentielle". "Qui cherche à me nuire, je ne le sais pas et je n'ai pas de cabinet noir qui mènerait des enquêtes parallèles pour démasquer mes ennemis", poursuit-il. "Ce n'est pas ma conception de la démocratie. Mon temps et mon énergie, je les consacre à mon projet de redressement de la France".