Notre-Dame-des-Landes : Royal "affaiblit" la parole de l'Etat selon Valls

Par latribune.fr  |   |  341  mots
Mercredi matin, le Premier ministre Manuel Valls n'a pas caché son agacement sur France Inter.
Le Premier ministre s'est montré agacé de la position de sa collègue sur la construction de l'aéroport...sans désavouer les propos de François Hollande dans le livre "Un président ne devrait pas dire ça".

C'est l'aéroport de la division : le projet Notre-Dame-des-Landes n'en finit plus d'être un sujet de discorde au sein du gouvernement. La semaine dernière, Ségolène Royal jugeait qu'il fallait "arrêter les frais". Pour la ministre de l'Environnement, l'évacuation programmée de la "zone à défendre" (ZAD), occupée par les opposants, est trop dangereuse.

Mercredi matin, le Premier ministre Manuel Valls n'a pas caché son agacement sur France Inter. "Quand on aime la démocratie, quand on respecte le peuple et pas seulement leurs représentants, les élus, et bien on respecte la décision. Et donc la décision c'est de construire cet ouvrage" a-t-il dit, faisant référence au référendum qui a vu le "oui" l'emporter le 26 juin dernier. A la question de savoir si Ségolène Royal affaiblissait l'autorité de l'Etat en mettant cette décision en doute, Manuel Valls a ajouté : "Oui, bien sûr."

Un livre gênant

En revanche, le Premier ministre n'a pas répondu lorsqu'on lui a rappelé les propos de François Hollande, dans le livre Un président ne devrait pas dire ça. Les deux auteurs rapportent notamment ces deux phrases du président sur Notre-Dame-des-Landes : "Le plus probable, c'est que ce projet ne sera pas annulé, mais ne verra pas le jour !" et "Je ne suis pas pour le projet en tant que tel".

Manuel Valls a préféré une critique indirecte de la méthode employée par le locataire de l'Elysée : "L'exercice du pouvoir, c'est l'intimité, le respect de la confidence, du secret" a-t-il expliqué au micro de France Inter.

La réponse de Royal

Interrogée à sa sortie du conseil des ministres, Ségolène Royal a refusé de "polémiquer". "Je ne polémique pas moi, je cherche des solutions", a-t-elle dit. "J'exprime des convictions, je recherche des solutions, ma ligne, ça a toujours été la réconciliation entre la protection de l'environnement et le développement économique", a poursuivi la ministre.

(Avec Reuters)