Nucléaire : EDF revoit à la hausse sa production pour 2021

Par latribune.fr  |   |  429  mots
Poussé par un premier semestre marqué par un niveau de production satisfaisant, l'électricien français espère délivrer d'ici la fin de l'année entre 345 et 365 térawattheures (TWh) (Crédits : Pascal Rossignol)
Les estimations de production d'énergie de source nucléaire pour l'année 2021 ont été rehaussées, a indiqué EDF lundi soir. Une nouvelle qui correspond au redémarrage de l'économie après les confinements. Mais l'électricien devra faire face à deux grands défis ces prochaines années : gérer le pilotage des énergies renouvelables et composer avec les fermetures attendues de plusieurs réacteurs nucléaires.

En plein redémarrage de l'économie après la crise Covid, c'est un indicateur crucial pour tenir le rythme de la croissance. Et, lueur d'optimisme supplémentaire, la production d'énergie de source nucléaire pour l'année 2021 devrait accompagner la reprise. De fait, EDF a dévoilé lundi soir des estimations réhaussées de production d'énergie. Poussé par un premier semestre marqué par un niveau de production satisfaisant, l'électricien français espère ainsi délivrer d'ici la fin de l'année entre 345 et 365 térawattheures (TWh), contre une fourchette initiale comprise entre 330 et 360 TWh. "L'hypothèse de production pour 2022 reste inchangée à ce stade" dans une fourchette 330 TWh - 360 TWh," a également ajouté l'électricien. Malgré cette progression pour l'année 2021, le niveau de production d'énergie nucléaire d'avant crise (à 379,5 TWh en 2019) ne sera pas encore retrouvé.

Une année 2020 très compliquée

Ces prévisions optimistes interviennent après une année 2020 très compliquée sur le front de l'énergie. La pandémie de Covid-19 s'est en effet traduite par une chute de la consommation d'électricité allant jusqu'à 20% en France. La crise sanitaire a désorganisé et fragilisé tous les acteurs du secteur électrique. Niveau production, le 8 janvier 2021, la France et l'Europe sont passées tout près du black-out. Plus de 16 sites industriels ont vu leur approvisionnement en électricité coupée afin de garantir l'adéquation entre offre et demande, un principe incontournable du marché.

Le nucléaire produit aujourd'hui plus de 70% de l'électricité française, et le gouvernement a fait le choix de le ramener à 50% d'ici 2035, afin de diversifier son bouquet énergétique au profit des énergies renouvelables.

Assurer le pilotage de l'électricité

Mais l'électricien et le gestionnaire du réseau, RTE, devront faire face à deux grands défis ces prochaines années. D'une part, ils devront gérer l'intermittence des énergies renouvelables, une source d'énergie qui va progresser dans le mix français, et faire face aux arrêts programmés de plusieurs réacteurs français et européens, alors que le marché de l'énergie est connecté d'un pays à un autre. Or, le nucléaire, au delà de ses capacités de production est une source d'énergie dite "pilotable", c'est-à-dire qu'elle est facilement adaptable au niveau de l'offre et de la demande. Le pilotage est un élément clé pour éviter toute coupure d'électricité, notamment dans les périodes de grand froid.

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