Nucléaire : l'objectif de baisse à 50% du mix énergétique ne sera pas atteint en 2025

Par latribune.fr  |   |  340  mots
"Tout cela va prendre quelques mois, et en fonction de ça nous fixerons une nouvelle date", a indiqué Nicolas Hulot.
Alors que la loi de 2015 sur la transition énergétique prévoit de ramener de 75% à 50% d'ici à huit ans la part de l'atome dans la production d’électricité française, Nicolas Hulot a estimé mardi qu'il faudrait trouver une date plus réaliste.

Deux ans après avoir été fixé, l'objectif est (déjà) abandonné. Nicolas Hulot a estimé mardi que la France ne pourrait pas ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% en 2025.

"Il sera difficile de tenir ce calendrier sauf à relancer la production d'électricité à base d'énergies fossiles", a déclaré le ministre de la Transition écologique et solidaire à l'issue du Conseil des ministres.

"Le gouvernement a réaffirmé très clairement son souhait d'atteindre au plus vite l'objectif de 50% de la part du nucléaire mais évidemment sans sacrifier ou rogner nos objectifs sur le changement climatique."

Une échéance non compatible avec les objectifs climatiques

La loi de 2015 sur la transition énergétique prévoit de ramener de 75% à 50% d'ici à 2025 la part de l'atome dans la production d'électricité française, un objectif qui avait été fixé après des mois d'âpres débats au Parlement. Une promesse de campagne, aussi, du candidat Emmanuel Macron.

"Si l'on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50%, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques. Et ça se fera au détriment de la fermeture des centrales à charbon et probablement que si l'on voulait s'acharner sur cette date, il faudrait même rouvrir d'autres centrales thermiques", a souligné Nicolas Hulot.

Le ministre a expliqué qu'il préférait prendre le temps pour trouver une "date réaliste" pour que le nucléaire descende à 50%. "Tout cela va prendre quelques mois, et en fonction de ça nous fixerons une nouvelle date", a-t-il indiqué.

| Lire aussi : Nucléaire : la trajectoire énergétique française se complique

Pour l'instant, seule la fermeture des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) a été actée.

Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité RTE avait pointé mardi la difficulté à atteindre l'objectif de 2025 sans augmenter les émissions de CO2. Il faudrait en effet utiliser plus de centrales à gaz et à charbon, a souligné RTE dans son bilan prévisionnel.

(Avec AFP)