Nucléaire : Ségolène Royal pour prolonger la durée de vie des centrales

Par latribune.fr  |   |  385  mots
"Je suis prête à donner ce feu vert, sous réserve de l'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire" (ASN), a déclaré Ségolène Royal sur France 3
Sous réserve que la sécurité nucléaire soit garantie, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal se dit "prête à donner (le) feu vert" au prolongement de dix ans de la durée de vie des centrales nucléaires françaises.

La ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal, a indiqué dimanche être "prête à donner (le) feu vert" au prolongement de dix ans de la durée de vie des centrales nucléaires françaises, qui passerait ainsi de 40 à 50 ans. "Oui, je suis prête à donner ce feu vert, sous réserve de l'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire" (ASN), a déclaré Ségolène Royal sur France 3, ajoutant que ces centrales exploitées par EDF "sont déjà amorties, donc produiront une électricité meilleur marché".

Mise à mort de la loi de transition énergétique ?

Cette décision s'inscrirait cependant "dans le contexte de la baisse de la part du nucléaire de 75 % à 50 % dans la production d'électricité pour monter en puissance sur le renouvelable", tel que prévu par la loi de transition énergétique (LTE) adoptée l'an dernier, a-t-elle rappelé. Le patron d'EDF, Jean-Bernard Levy, avait déjà affirmé mi-février que "l'Etat (avait) donné son accord pour que nous modernisions le parc actuel de façon à ce que la durée de vie qui a été conçue pour 40 ans, nous la montions à 50 et 60 ans, sous réserve que la sécurité nucléaire soit garantie".

Le nouveau secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, David Cormand a réagi de manière véhémente dans un tweet dimanche, estimant que la ministre "met à mort la loi de transition énergétique" en prolongeant la durée de vie des centrales nucléaires de 10 ans. "L'écologie, c'est fini", s'est-il indigné.

50 % de la production électrique à horizon 2025

La loi de transition énergétique prévoit de réduire à 50 % la part de l'atome dans la production électrique de la France à horizon 2025 et plafonne à son niveau actuel de 63,2 gigawatts la production nucléaire du pays. Cette dernière disposition contraindra EDF à fermer deux réacteurs, normalement ceux de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), pour compenser la mise en service du réacteur EPR de Flamanville, reportée à fin 2018. "Il n'y a pas d'autre fermeture de prévue dans les dix ans à venir", avait souligné Jean-Bernard Levy. Le gouvernement doit présenter prochainement sa programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), qui détaillera l'évolution des moyens de production par type d'énergie (nucléaire, gaz, renouvelables, etc.).

(Avec AFP)