Olivia Grégoire : « l'Europe peut faire advenir un capitalisme plus responsable et plus durable »

Par Propos recueillis par Irène Frat  |   |  407  mots
Olivia Grégoire, secrétaire d'Etat chargée de l'Economie sociale, solidaire et responsable Crédits Quentin Chevrier (Crédits : DR)
Présente en clôture de l'Université d'été de l'économie de demain (UEED2021), Olivia Grégoire, secrétaire d'Etat chargée de l'Economie sociale, solidaire et responsable, a répondu aux questions de La Tribune. Extraits de cet entretien vidéo.

Entretien vidéo avec Olivia Grégoire à l'Université d'été de l'économie de demain (UEED2021)



Que reste-t-il à faire pour que les entreprises françaises mettent la transition sociale et environnementale au cœur de leurs activités ?

Olivia Grégoire :  Il reste certes encore beaucoup à faire pour que les entreprises françaises, et mondiales, aillent au bout de leur transition écologique et sociale. Et nous l'avons constaté, légiférer sans tenir compte de l'acceptabilité des mesures ne fait pas avancer les choses. Mais même s'il y a urgence, les entreprises doivent avoir le temps de revoir l'intégralité de leur fonctionnement, de la production aux achats. Ce ne sera pas un temps mort, mais un temps actif, et l'Etat, qui annoncera dans quelques semaines un grand plan d'investissement, aidera les entreprises dans ce domaine. Il ne s'agit pas de faire la transition à leur place, mais de les épauler. Et cela vaut pour les aspects sociaux. Il faut un nouveau contrat social, qui donne plus de place au collectif et aux salariés, par le biais de la participation, de l'intéressement, de l'épargne salariale, du partage du pouvoir. Les salariés doivent être intéressés à la performance de l'entreprise. Sans eux, il n'y a pas de performance... Par ailleurs, dans les entreprises, le comité social et économique (CSE) pourra vérifier ce qu'elles ont fait des aides de l'Etat.



Les entreprises françaises peuvent-elles être leaders dans le social et l'environnemental ?

O. G. : Elles le sont déjà ! De même que la France. Des représentants de plusieurs pays m'ont appelé pour me demander comment nous avions mis sur pied la Convention citoyenne qui a donné naissance à la loi Climat et Résilience, par exemple. Et la France a été pionnière - et imitée par d'autres pays en Europe - en matière d'émission d'obligations vertes. Et c'est la France qui a impulsé la Task force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD), au sein du G7 finance, en faveur d'un reporting climat obligatoire pour les entreprises. Enfin, la présidence française du Conseil de l'Union européenne, du 1er janvier au 30 juin 2022, nous donnera l'occasion de démontrer que l'Europe peut être à l'avant-garde pour faire advenir un capitalisme plus responsable et plus durable. Ensuite, évidemment, il nous faudra garder cette avance - même si le climat et le social est l'affaire de tous, partout dans le monde.