Paris Plages sanctionne Lafarge à cause du "mur" Trump avec le Mexique

Par latribune.fr  |   |  355  mots
Bruno Julliard, premier adjoint de la maire PS de Paris Anne Hidalgo,a rappelé les "engagements éthiques que les Parisiens sont en droit d'attendre de la part de la Ville".
Le cimentier franco-suisse s'est porté candidat pour la construction du mur "anti-migrants" entre les Etats-Unis et le Mexique. Depuis 2002, Lafarge mettait à disposition de Paris Plages du sable dont plus de 3.000 tonnes avaient été répandues l'an dernier sur les bords de Seine.

Le sable qui recouvrira les quais de Seine cet été ne viendra pas des cimenteries Lafarge. Paris Plages et la Ville de Paris se "passeront" désormais du sable de l'entreprise Lafarge, volontaire "pour collaborer au projet néfaste" du mur voulu par Donald Trump entre les Etats-Unis et le Mexique, a décidé mardi le Conseil de Paris.

Depuis 2002, Lafarge mettait à disposition de Paris Plages du sable dont plus de 3.000 tonnes avaient été répandues l'an dernier sur les bords de Seine.

"Entreprise infréquentable"

Le Conseil de Paris, déjà interpellé en septembre dernier par Danielle Simonnet (Parti de Gauche) sur le groupe franco-suisse accusé d'avoir indirectement financé l'autoproclamé Etat islamique en Syrie, avait cette fois-ci été sollicité par le groupe écologiste. Son président David Belliard a demandé l'arrêt du partenariat avec cette "entreprise infréquentable".

Bruno Julliard, premier adjoint de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, a rappelé les "engagements éthiques que les Parisiens sont en droit d'attendre de la part de la Ville". La mairie de Paris avait déjà interpellé le gouvernement sur les accusations de collaboration indirecte avec Daesh et, "circonstance aggravante, Lafarge s'est déclaré volontaire pour collaborer au projet néfaste du mur" que veut ériger le président des Etats-Unis entre son pays et le Mexique, a-t-il poursuivi.

Après que le cimentier franco-suisse s'est porté le candidat le 9 mars, le président de la République François Hollande l'avait invité à la prudence. "Je pense qu'il y a des marchés sur lesquels il faut être prudent avant de déclarer sa candidature", a dit le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à l'occasion du Conseil européen à Bruxelles.

C'est d'ailleurs l'option choisie par un autre géant français des travaux publics, Vinci, qui "préfère plutôt ne pas toucher au mur", selon des propos tenus le 21 mars par son PDG Xavier Huillard, invité de BFM Business.

"Si nous décidons de faire quelque chose qui est susceptible de choquer une majorité de nos salariés, je crois qu'il vaut mieux l'éviter."

(avec AFP et Reuters))