LafargeHolcim : du ciment franco-suisse dans le mur de Trump ?

"Nous sommes aux Etats-Unis pour servir nos clients et répondre à leurs besoins. Nous ne sommes pas une organisation politique", justifie le PDG Eric Olsen, qui se dit prêt à vendre du ciment pour le mur entre les Etats-Unis et le Mexique. Le groupe prévoit de nombreuses créations de postes dans le pays.
L'entreprise, qui a renoué avec les bénéfices en 2016, admet vouloir être un des grands gagnants du programme d'investissements de 1.000 milliards de dollars promis par Donald Trump pour rénover les infrastructures américaines.

Business is business. Pas d'état d'âme, pas de politique, pour le géant franco-suisse LafargeHolcim. Le cimentier s'est déclaré prêt, par la voix de son PDG Eric Olsen dans une interview à l'AFP,  à vendre son ciment pour le mur anti-clandestins promis par le président Donald Trump. "Nous sommes prêts à fournir nos matériaux de construction pour tous types de projets d'infrastructures aux Etats-Unis", a assuré le dirigeant, interrogé sur sa possible participation à ce chantier controversé à la frontière américano-mexicaine. "Nous sommes le premier cimentier aux Etats-Unis (...) Nous sommes ici pour soutenir la construction et le développement du pays", justifie, en anglais, le dirigeant, récusant tout positionnement partisan.

Lire aussi : Du mur de Berlin au mur de Trump

Le groupe irlandais CRH a refusé

"Nous sommes ici (aux Etats-Unis) pour servir nos clients et répondre à leurs besoins. Nous ne sommes pas une organisation politique", défend Olsen, refusant par ailleurs de s'exprimer sur le financement "indirect" que Lafarge a reconnu avoir fourni à des groupes rebelles en Syrie en 2013 et 2014 pour maintenir en activité une de ses usines.

Le géant né en 2015 de la fusion entre les cimentiers français Lafarge et suisse Holcim se distingue ainsi de son rival irlandais CRH qui a fait savoir qu'il ne fournirait pas de matériaux pour la construction du mur du président Trump, au cœur d'une crise diplomatique avec le Mexique.

L'entreprise, qui a renoué avec les bénéfices en 2016, admet vouloir être un des grands gagnants du programme d'investissements de 1.000 milliards de dollars promis par Donald Trump pour rénover les infrastructures américaines (ponts, tunnels, routes, aéroports). "Il va y avoir une hausse importante des dépenses d'infrastructures", anticipe d'ores et déjà Eric Olsen, "nous sommes bien placés pour tirer profit de ces investissements".

Des créations d'emplois pour convaincre Trump

Le dirigeant promet d'ailleurs de futures créations d'emplois aux Etats-Unis, un geste susceptible d'attirer les faveurs de l'administration Trump. "Je ne peux pas donner de chiffre exact mais ce sera important", avance-t-il.

Autre élément qui pourrait séduire Donald Trump, élu sur la promesse de ramener emplois et usines aux Etats-Unis, LafargeHolcim dispose de sites de production au Texas et des opérations dans le Nouveau Mexique et en Arizona, soit trois des quatre Etats américains frontaliers du Mexique. Le groupe vient par ailleurs de construire deux nouvelles usines dans le Maryland et l'Oklahoma et ouvert de nouvelles capacités dans les Etats de New York et du Missouri en prévision du redressement en cours du secteur de la construction américain.

(Avec AFP)

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Commentaires 14
à écrit le 10/03/2017 à 8:58
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Ce n'est pas le rôle d'un Président de la République d'exprimer son opinion sur ce sujet. C'est à l'entreprise de prendre sa décision. Par ailleurs, la France est moins regardante sur les ventes d'armes à certains pays, ce qui est nettement plus gr...

à écrit le 10/03/2017 à 8:45
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Je ne vois pas le problème de fournir le ciment par cette entreprise à la construction de ce mur !!voila encore un débat stérile franco-français avec des politiques qui en rajoutent !!!si c est pas cette entreprise qui le fait se sera une autre !!les...

à écrit le 09/03/2017 à 19:05
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je ne vois pas en quoi protéger ses frontières est contraire aux droits de l'homme , par contre forcer les frontières d'un pays est un acte de délinquance

à écrit le 09/03/2017 à 18:55
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Vous êtes un grand naïf (vieux souvenirs). Mon père entrepreneur pendant la guerre de 40 était réquisitionné en zone occupée. La kommandantur de la Luftwaffe lui indiquait où il fallait signer le bon de commande pour acceptation avec l’extrémité...

le 10/03/2017 à 8:36
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Bonjour, votre père n'était un industriel allemand. M. Trump ne met pas un colt dans sa poche. Il n'y aucune naiveté et plus particulièrement si vous voulez parler de la 2ème. A l'époque le Luger dans la sacoche pour imposer n'était pas nécessaire la...

à écrit le 09/03/2017 à 18:12
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Argent et éthique ...vaste débat....il y en a un qui vient de massacrer une partie de sa famille pour une histoire d'argent....alors qu'un géant du BTP se compromette n'est guère étonnant...l'Etat islamique lui a laissé faire ses affaires pendant qu...

à écrit le 09/03/2017 à 17:43
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Plus anciens mais aussi tellement présent les entreprises qui en Allemagne servaient avec servilité les nazis jusqu'à fermer les yeux sur l'extermination de peuples et d'handicapés. Une nouvelle fois des entreprises au mépris du respect de l'être hum...

à écrit le 09/03/2017 à 17:39
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Vous savez mes affaires sont mes affaires. La morale est faite pour s assoir dessus comme on dit à Gueret préfecture de la Creuse comme chacun le sait n est il pas?

à écrit le 09/03/2017 à 16:35
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Il faut l'expertise d'Israël !

à écrit le 09/03/2017 à 15:11
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IG-Farben, Krupp ,Siemens ne faisaient pas de politique non plus , la preuve ils existent toujours.

à écrit le 09/03/2017 à 13:14
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Arf pas de droit de l'homme chez les suisses, business is business !

le 09/03/2017 à 15:25
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Au contraire, la suisse est tres respectueuses des droits de l'homme...d'affaires!

le 09/03/2017 à 15:28
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Chez les FRANCO-suisses, cher ami. Vu l'état de non droit actuel en france, pudiquement appelé état d'urgence, ceci explique cela...

le 09/03/2017 à 16:07
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En quoi l'immigration illégal est un droit de l'homme ?

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