Perquisition au siège de Bolloré, enquête sur les activités africaines

Par latribune.fr  |   |  484  mots
Les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) se sont rendus dans les bureaux du PDG Vincent Bolloré - absent lors de l'opération - du directeur général et du directeur juridique du groupe, ont expliqué des sources policières.
Les juges enquêtent notamment sur des soupçons de "corruption d'agent public étranger". D'après Le Monde, "les policiers se demandent si le groupe du milliardaire breton a utilisé son bras publicitaire Havas pour faciliter l'obtention de la gestion des ports de Conakry en Guinée et de Lomé au Togo".

La justice française enquête sur les conditions d'octroi des concessions des ports de Conakry (Guinée) et de Lomé (Togo). Une perquisition a été menée le 8 avril à la tour Bolloré, siège notamment du groupe Bolloré Africa Logistics, a indiqué mardi l'avocat du groupe, confirmant une information du journal Le Monde. Les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) se sont rendus dans les bureaux du PDG Vincent Bolloré - absent lors de l'opération - du directeur général et du directeur juridique du groupe, ont expliqué des sources policières.

"Une perquisition a effectivement eu lieu", a dit à Reuters Olivier Baratelli, l'avocat du groupe du milliardaire breton Vincent Bolloré.

D'après le quotidien du soir, cette perquisition s'inscrit dans le cadre d'une enquête judiciaire française ouverte sur Pefaco, une société holding de droit espagnol présente en Afrique. "La société Pefaco est totalement étrangère au groupe Bolloré", a précisé l'avocat.

Soupçons de corruption

Cette perquisition était menée dans le cadre d'une information judiciaire confiée à des juges financiers et portant notamment sur des soupçons de "corruption d'agent public étranger". Une enquête préliminaire avait été initiée en juillet 2012 par le parquet de Paris et le dossier a été transféré au parquet national financier.

Selon Le Monde, les policiers s'interrogent sur une possible utilisation du groupe de communication Havas, contrôlé par la famille Bolloré, pour faciliter l'obtention des concessions des ports de Conakry en Guinée et de Lomé au Togo.

"Concernant ses activités portuaires, le groupe Bolloré rappelle qu'il s'agit d'investissements considérables, réalisés en partenariat avec d'autres grands groupes internationaux", écrit le groupe dans un communiqué.

"Ils représentent des engagements sur plusieurs dizaines d'années et pour lesquels ils sont sélectionnés, exclusivement, en fonction du montant et des qualités techniques des investissements."

Pour mémoire, le président de la République de Guinée, Alpha Condé, élu en novembre 2010, avait résilié le 8 mars 2011, par décret, la convention de concession du terminal à conteneurs du port de Conakry octroyée en 2008 pour une durée de 25 ans à Getma, une filiale de l'armateur français NCT Necotrans. Le gouvernement guinéen avait confié quelques jours plus tard la gestion du port au groupe Bolloré, déclenchant une bataille judiciaire entre les deux rivaux. Le groupe Bolloré avait été condamné en 2013 par le tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine) à verser plus de 2 millions d'euros à NCT Necotrans.

Sollicité par l'AFP, un porte-parole d'Havas a indiqué que l'entreprise a "cessé toute communication politique depuis 2011". Personne n'était immédiatement disponible à Pefaco pour commenter l'article du Monde. Le parquet national financier, chargé du dossier, n'était pas non plus immédiatement joignable pour apporter un commentaire.

(avec AFP et Reuters)