Placé quitte EELV, quelles conséquences au Sénat ?

Par latribune.fr  |   |  531  mots
Le sénateur EELV Jean-Vincent Placé quitte le parti écologiste, dénonçant une "dérive gauchiste".
Le président du groupe Europe Ecologie- Les Verts au Sénat Jean-Vincent Placé a annoncé son départ du parti écologiste. Il dénonce une "dérive gauchiste" et souhaite peser davantage en dehors de ce rassemblement. Avec ce départ, le groupe EELV au Sénat pourrait disparaître.

Nouvelle démission de poids chez Europe Ecologie-Les-Vert. Après le départ jeudi du président du groupe à l'Assemblée Nationale, François de Rugy, c'est le président du groupe au Sénat, Jean-Vincent Placé, qui a annoncé vendredi 28 août qu'il se désengage du parti écologiste. En l'espace de deux jours, EELV a ainsi perdu ses deux président de groupe parlementaire.

 "Je quitte le parti, oui ce n'est pas de gaieté de cœur, je suis un écologiste convaincu depuis une dizaine d'années, je suis un républicain de gauche, et face aux enjeux de la planète, je veux peser d'avantage", a déclaré le sénateur sur Europe 1.

Le sénateur affirme que ce n'est plus possible de peser au sein du parti, qui est devenu "un astre mort qui donne aujourd'hui une vision caricaturale et politicienne de l'écologie".

"Une dérive gauchiste"

En quittant Europe Ecologie-Les Verts, Jean-Vincent Placé souhaite peser davantage sur les questions écologiques comme "la conférence climat, la transition énergétique, la biodiversité".

Il a également expliqué sa démission par ce qu'il estime être "une dérive gauchiste d'Europe Ecologie-Les Verts", fustigeant les discussions en cours entre son ancien parti et la gauche radical dans des régions comme le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et la Provence-Alpes-Côte d'Azur :

"Sur la question des régionales, je souhaite que nous nous tournions vers nos partenaires socialistes, radicaux, citoyens, républicains, pour l'union et le rassemblement."

Le groupe EELV sera-t-il dissout au Sénat ?

Jean-Vincent Placé ira-t-il au bout de sa démarche en quittant le groupe EELV au Sénat, dont il occupe la présidence ? Si tel est le cas, les conséquences politiques pour les écologistes seraient plus importantes que la démission de François de Rugy. Son départ ferait en effet chuter à neuf le nombre de sénateurs affiliés, entraînant la dissolution du groupe parlementaire car le règlement de la chambre haute impose un minimum de 10 membres pour la constitution d'un rassemblement.

Un groupe parlementaire donne droit à des facilités matérielles et des moyens supplémentaires pour engager des collaborateurs. Surtout, le groupe exerce de larges prérogatives. Les membres de celui-ci peuvent occuper des postes de responsabilité ainsi que des sièges en commissions. Il permet également une visibilité dans les débats car les temps de parole sont répartis à la proportionnelle entre les groupes. De plus, l'ordre du jour est arrêté par l'initiative d'un groupe parlementaire une fois par mois. Quant aux présidents de groupe, poste qu'occupe actuellement Jean-Vincent Placé, ils participent à la Conférence des présidents, une instance qui organise les débats. Les présidents peuvent également demander un scrutin public ou une suspension de séance.

Cependant, le règlement parlementaire est assez flexible. Un sénateur peut être affilié à un groupe soit par adhésion entière, soit par apparentement, soit par rattachement administratif. À l'Assemblée nationale, la députée du Calvados, Isabelle Attard, avait quitté EELV en décembre 2013 pour Nouvelle Donne, tout en restant affiliée au parti écologiste.