Pour François Hollande, l'économie française "va mieux"

Par latribune.fr  |   |  652  mots
Le préident de la République François Hollande lors de l'émission Dialogues citoyens sur France 2 le jeudi 14 avril.
Assurant suivre depuis quatre ans un "fil conducteur", le chef de l'Etat a promis jeudi de poursuivre "jusqu'au bout" les réformes engagées par ses gouvernements successifs.

Particulièrement impopulaire -seuls 17% des Français ont une vision positive de son action-, François Hollande a défendu jeudi sur France 2 son bilan avec vigueur. Assurant qu'il irait "jusqu'au bout", le chef de l'État a jugé la situation économique de la France meilleure qu'au début de son quinquennat jalonné de crises, et annoncé qu'il déciderait à la fin de l'année s'il se représente.

"Oui, ça va mieux : il y a plus de croissance, moins de déficit, moins d'impôts, plus de compétitivité, plus de marges pour les entreprises, plus de pouvoir d'achat pour les salariés", a-t-il déclaré d'emblée, insistant sur le fait que la France ne va pas forcément bien mais "mieux".

La croissance, selon Bercy, devrait s'établir à 1,5% du produit intérieur brut (PIB) cette année comme l'année prochaine. Ces pronostics sont nettement plus optimistes que ceux de la Commission européenne, qui prévoit une hausse de 1,3% en 2016, ou du FMI, qui table sur 1,1% en 2016 et 1,3% en 2017. Mais pour être atteints, ces objectifs vont demander 3,8 milliards d'euros d'économies supplémentaires en 2016, et 5 milliards en 2017. En raison notamment de la baisse du prix du pétrole, l'inflation devrait s'établir à 0,1% au lieu du 1% prévus cette année. En 2017, elle devrait atteindre 1%, à un niveau là encore inférieur aux prévisions initiales (1,4%).

"Trois grandes réformes à mener"

Selon François Hollande, le gouvernement a encore "trois grandes réformes à mener", sur le code du travail, l'égalité et la citoyenneté, et enfin la transparence, la lutte contre la fraude fiscale.

"Je réformerai tous les jours de mon mandat, je le ferai jusqu'au dernier jour de mon mandat", a-t-il souligné.

Son ministre de l'Économie Emmanuel Macron avait pourtant déclaré quelques heures plus tôt à Londres que l'exécutif avait décidé d'"arrêter une partie des réformes", sans préciser lesquelles.

Près de deux heures plus tard, le président a annoncé qu'il déciderait "à la fin de l'année" s'il brigue un second mandat, avec l'espoir d'avoir d'ici là des résultats sur l'emploi.

La protection du modèle social comme fil conducteur

Multipliant les clins d'œil à l'électorat de gauche -"je ne vais quand même pas stimuler  les embauches en CDD", a-t-il répondu à une chef d'entreprise qui critiquait la surtaxation des contrats courts-, il a souligné que son "fil conducteur" depuis quatre ans n'avait pas varié : "Moderniser le pays tout en protégeant son modèle social".

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Du minimum vieillesse à la prime d'activité en passant par le plan de formation de 500.000 chômeurs, François Hollande a défendu son action pour le pouvoir d'achat et la relance. Le Pacte de responsabilité, qui comprend des baisses de charges, "ce n'est pas une aide aux patrons, c'est une aide aux salariés, une aide à l'embauche", a-t-il martelé. Précisant :

"Nous sommes aujourd'hui sur un rythme de créations nettes d'emplois. Par exemple, en 2016, nous pensons que nous pourrons créer 150.000, 160.000 emplois nets."

Deux ans après sa mise en place, cet allégement des charges patronales de 41 milliards d'euros -dont 7 milliards restaient encore à voter début 2016-, conjugué à la baisse du cours du pétrole, a permis de restaurer les marges des entreprises selon l'Insee. Selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), le CICE a également entraîné la création ou la sauvegarde de près de 120.000 emplois, mais il a aussi été utilisé pour augmenter les salaires, ce qui n'était pas son objectif initial.

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(Avec AFP et Reuters).