Pourquoi l'appel à "l'unité nationale" ne marche plus

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  409  mots
Reçu à l'Elysée par son successeur le dimanche 15 novembre, Nicolas Sarkozy refuse pour autant de se ranger derrière lui au nom de "l'unité nationale". Au contraire, lex chef de l'Etat reproche une certaine inertie au pouvoir en place.
Le Premier ministre a beau appeler à "l'Union sacrée", le message ne "prend" pas. A la différence d'après les attentats de janvier, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen réfutent cet appel à l’unité nationale, à l'approche d'échéances électorales.

L'Unité nationale ? L'Union sacrée ? Ce souhait de Manuel Valls est loin de faire l'unanimité. Une grande partie de l'opposition, à commencer par Nicolas Sarkozy, président du parti « Les Républicains », refuse de se ranger sans rien dire derrière François Hollande. C'est aussi l'attitude du Front National de Marine Le Pen.

On est donc loin de l'ambiance qui régnait au lendemain de l'attentat contre Charlie Hebdo et l'Hyper Casher en janvier dernier. Pourquoi une telle attitude ? Il n'échappe à personne que l'élection présidentielle est maintenant en ligne de mire. Il n'y a donc plus aucun cadeau à faire à François Hollande, éventuel concurrent. Marine Le Pen comme Nicolas Sarkozy mais aussi Bruno Le maire - qui se montre également très virulent - comptent participer à cette élection, même si les deux derniers devront parvenir préalablement, dans un an, à franchir l'obstacle de la primaire de la droite et du centre.

L'élection présidentielle approche

Dans ces conditions, ces deux personnalités veulent faire entendre une petite musique différente pour monter qu'ils ont des idées. C'est pour cette raison que, fidèle à ses « fondamentaux », Marine Le Pen a immédiatement lié les attentats parisiens et l'actuel afflux de migrants en Europe. C'est aussi pour montrer sa détermination et son obsession sécuritaire que l'ancien chef de l'Etat à exiger « une guerre totale » et reproché au pouvoir en place de ne pas avoir pris conscience « de l'extrême gravité de la situation ».

Se drapant dans ses habits d'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy fait aussi une incursion sur le terrain de la politique étrangère - domaine présidentiel par excellence - en reprochant à François Hollande de ne pas prendre langue avec les Russes et de mettre dans le même bain l'Etat Islamique et Bachar El Assad.

Aucune indulgence avec le pouvoir socialiste

Mais avant la présidentielle, il y a les élections régionales. Là aussi, Nicolas Sarkozy comme Marine Le Pen espèrent que leur parti respectif va faire un carton. Donc, il n'y a aucune indulgence à avoir avec un pouvoir socialiste qui détient actuellement 21 des 22 régions métropolitaines.
Toujours soucieux de se démarquer de son principal rival, Alain Juppé, lui, a choisi une autre attitude en « apportant son soutien, sans hésitation et sans nuance » au gouvernement et au Président en place. Malgré les attentats, l'avant présidentielle a vraiment commencé