Présidentielle : l'abstention sera très forte mais pas historique

Par latribune.fr  |   |  536  mots
(Crédits : BENOIT TESSIER)
Alors que le taux de participation à 17h00 était contenu à 63,23% soit deux points de moins qu'en 2017 (65,30%), le niveau d'abstention devrait se situer à de 28%, selon Ies différents instituts de sondages. Jamais une abstention aussi forte n'a été enregistrée à un second tour d'une présidentielle, à l'exception du record de 1969, quand les électeurs de gauche avaient, à l'appel du candidat communiste éliminé au 1er tour, massivement refusé de choisir entre "bonnet blanc et blanc bonnet" (Georges Pompidou et Alain Poher).

Les Français ont encore quelques heures dimanche pour choisir, comme en 2017, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le premier est favori pour un deuxième mandat. Mais jamais l'extrême droite n'a paru si proche du pouvoir, sur fond de participation en berne. Les bureaux de vote fermeront à 19h00 voire 20h00 dans les grandes villes. Et les 48,7 millions de Français appelés à voter ne se sont pas bousculés vers les urnes, alors que les trois zones scolaires du pays sont en vacances scolaires et que de nombreux Français refusaient de choisir entre les deux finalistes.

Alors que le taux de participation à 17h00 était contenu à 63,23% soit deux points de moins qu'en 2017 (65,30%), le niveau d'abstention devrait se situer à de 28%, selon Ipsos Sopra-Steria, l'Ifop, Harris interactive et Elabe, en hausse de 1,7 point par rapport au premier tour (26,31%), qui avait déjà été marqué par une faible participation. Opinionway anticipe pour sa part 27,8%. C'est davantage qu'en 2017 (25,44%), lors de la première édition du duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

L'abstention augmente entre les deux tours

Jamais une abstention aussi forte n'a été enregistrée à un second tour d'une présidentielle, à l'exception du record de 1969, quand les électeurs de gauche avaient, à l'appel du candidat communiste éliminé au 1er tour, massivement refusé de choisir entre "bonnet blanc et blanc bonnet" (Georges Pompidou et Alain Poher).

Et c'est seulement la 3e fois, après 1969 et 2017, que l'abstention augmente entre deux tours de présidentielle, alors que la règle était plutôt jusque-là à la remobilisation électorale pour le tour décisif.

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Comme en 2017, des millions de Français ont donc refusé de départager Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Il faudra également surveiller de près les bulletins blancs et nuls, qui avaient alors atteint un record : plus de 3 millions de bulletins blancs et un million de bulletins nuls du 2e tour de 2017.

Marine Le Pen, qui a réuni 23,15% des voix au premier tour, a glissé son bulletin vers 11H00 dans son fief de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Emmanuel Macron, en tête le 10 avril avec 27,85% des suffrages, a pris deux bains de foule à la mi-journée avant de voter au Touquet (Pas-de-Calais).

Arrivé en troisième position du 1er tour avec près de 22% des voix, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon a voté dans sa circonscription de Marseille vers 10H30, remerciant longuement tous les assesseurs présents dans cette école du IIe arrondissement.

Jean Lassalle s'abstient devant l'urne

A Lourdios-Ichère (Pyrénées-Alantique), l'ancien candidat Jean Lassalle, qui avait annoncé qu'il voterait blanc, a mimé devant l'urne le geste du vote avant de glisser son bulletin dans sa poche, se déclarant "abstentionniste devant l'urne".

Après "cet acte qui pourrait apparaître choquant ou insensé", selon lui, le député béarnais a indiqué à l'AFP être "rentré dans une forme de maquis politique".

Les Français sont devant un choix historique : reconduire le président sortant, ce qui n'a encore jamais été fait, hors cohabitation, depuis l'adoption du vote au suffrage universel direct en 1962.

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 (avec AFP)