Prud'hommes : un mail peut-il servir de preuve ?

Par AFP  |   |  248  mots
(Crédits : Stephane Mahe)
En cas de litige avec son patron, toute preuve (mail, correspondances...) obtenue par un procédé déloyal doit être déclarée irrecevable même si elle est indispensable à la défense de l'un ou de l'autre.

Un salarié ne peut pas invoquer en justice le contenu de correspondances ou de mails dont il n'a pas eu naturellement connaissance dans son travail et qui ne lui auraient pas été remis volontairement.

La Cour de cassation a refusé, selon ce principe, que soit pris en considération les conversations échangés par mail entre d'autres membres de l'entreprise, même si cela pouvait être utile à la défense du salarié en litige avec son patron.

La question de l'obtention de la preuve

Ce salarié faisait valoir que, pour les besoins de sa défense et du procès équitable, il pouvait présenter aux juges tous les documents dont il avait pu avoir connaissance à l'occasion de son travail.

Mais la Cour s'est montrée stricte. Il s'agit des documents dont il a pu avoir connaissance loyalement. Toute preuve obtenue par un procédé déloyal doit être déclarée irrecevable même si elle est indispensable à la défense de l'un ou de l'autre.

Et dès lors qu'il n'était ni auteur, ni destinataire de ces courriers électroniques, ceux-ci ont été échangés entre des tiers qui ne les lui avaient pas volontairement remis. Par ailleurs, comme ce salarié ne devait pas en avoir naturellement connaissance dans l'exercice de ses fonctions, ils sont censés avoir été obtenus par un procédé anormal.

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