Réforme de l'audiovisuel public : un rapport approuve les plans de Nyssen

Par latribune.fr  |   |  518  mots
Le siège de France Télévisions, à Paris. (Crédits : Flickr/patrick janicek. CC License by.)
Le "rapport d'étape" de la réforme de l'audiovisuel public a été remis le 17 juillet à Françoise Nyssen. Rédigé par la Commission de concertation, il conforte les plans du gouvernement qui cherche à miser davantage sur le numérique et à revoir les contenus des chaînes du service public, tout en faisant des économies, autour de 400 millions d'euros selon Les Echos. Parmi les sujets à creuser, le sort de la chaîne de France Ô et la création de "lab créations spaces" pour développer "l'expertise audiovisuelle dans les territoires".

Des objectifs chiffrés de programmes ultramarins sur les chaînes nationales, un renforcement des émissions en ligne pour les enfants et les jeunes, des investissements dans des startups : le "rapport d'étape" de la réforme de l'audiovisuel public, présenté le 17 juillet à la ministre de la Culture Françoise Nyssen, avance ses premières pistes. Il prévoit notamment la fin de la diffusion sur la TNT de France 4, une réflexion sur l'avenir de France Ô, et un triplement des programmes régionaux sur France 3.

Selon les informations des Echos, l'arbitrage final des économies, qui n'avait pas été communiqué, début juin, lors de la présentation du projet à la presse, débouche sur des économies d'un peu moins de 400 millions d'euros pour tout l'audiovisuel public, à l'horizon 2022. Soit 10% de l'ensemble des ressources publiques de 3,9 milliards d'euros en 2018 de l'audiovisuel. Le gouvernement devrait préciser ce 19 juillet les efforts demandés aux différentes structures.

Accentuer le virage numérique

Le rapport d'étape, que l'AFP a pu consulter, suggère tout d'abord des mesures pour accentuer le virage numérique du service public, dans l'esprit de la "startup nation" chère à Emmanuel Macron : "laboratoire créatif", investissements dans des jeunes pousses, incubateurs d'entreprises, comités exécutifs bis ("shadow comex") donnant la place aux jeunes et à la diversité.

La commission va par ailleurs dans le sens du gouvernement qui veut cesser de diffuser sur la TNT France 4, largement dédiée aux enfants et aux jeunes. Elle estime que celle-ci (qui vise également d'autres publics) "n'est pas positionnée comme la chaîne des enfants" et que sa production en matière de dessin animé "ne représente pas un enjeu majeur" pour le secteur de l'animation.

Le rapport préconise de "s'orienter vers le développement des offres numériques" pour les enfants et les jeunes, tout en préservant des créneaux de programmes pour enfants sur les autres chaînes de France Télévisions (à l'image de France 3 et France 5 qui en diffusent déjà).

Pour France Ô, le statu quo est "intenable"

Concernant France Ô, chaîne dédiée à l'Outremer, elle donne aussi du grain à moudre à Françoise Nyssen en jugeant le statu quo "intenable". Le rapport d'étape constate que sa mission principale (proposer des programmes d'Outremer aux Ultramarins de Métropole) n'a "plus guère de raison d'être" à l'heure d'internet.

Et ses autres rôles, dont la représentation de l'Outremer à la télévision, "pourraient être mieux remplies par d'autres outils", juge la commission, qui suggère d'instaurer des engagements chiffrés pour renforcer les programmes et personnalités ultramarines sur les chaînes nationales.

Rapprochement radio/télé : laisser le temps à l'expérimentation

Quand au rapprochement France 3 - France Bleu, la commission recommande de laisser leurs antennes locales mener des expérimentations et de prendre du temps pour bien les évaluer. En juin, la patrone de Radio France Sibyle Veil avait indiqué que deux stations locales de France Bleu expérimenteront, dès la rentrée, une double diffusion radio/télévision pendant les matines.

(avec AFP)