Réforme de la santé : Buzyn nie vouloir faire des économies mais envisage de fermer certains hôpitaux

Par latribune.fr  |   |  404  mots
"Il est possible qu'un certain nombre de services de proximité ne soient pas maintenus", a reconnu la ministre, ajoutant que ce type de décision serait prise "pour le bien des patients, en s'assurant qu'ils ont accès immédiatement à des centres de recours en cas de besoin". (Crédits : Stéphane Mahé / Reuters)
La ministre de la Santé veut encourager les équipes soignantes à "coopérer" entre établissements voisins. Ceci afin de permettre les regroupements et de supprimer les doublons. Et s'il est donc "possible" que cela entraîne la fermeture de services hospitaliers "de proximité".

La réforme du système de santé voulue par le gouvernement ne vise pas à "faire des économies", même s'il est "possible" qu'elle entraîne la fermeture de services hospitaliers "de proximité", a indiqué vendredi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.

"Notre objectif n'est pas de faire des économies mais de voir comment, avec le même montant de dépenses, on peut améliorer la qualité de vie des Français", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse consacrée à "la transformation du système de santé".

En finir avec la tarification à l'activité (T2A

Cette réforme "globale", annoncée en février par le Premier ministre Édouard Philippe, "n'est pas une énième réforme de l'hôpital", a rappelé Mme Buzyn.

Le financement et la carte des établissements de santé sont toutefois identifiés comme des priorités et "les deux chantiers vont complètement ensemble", a-t-elle souligné, expliquant que la tarification à l'activité (T2A) "nuit à la gradation des soins" car elle pousse chaque hôpital à la "course aux volumes".

Derrière le mot "coopération", faut-il entendre celui de concurrence ?

La réforme doit donc "permettre une rémunération à la pertinence, au parcours, au forfait", qui encouragera la "coopération" entre établissements voisins, c'est-à-dire les regroupements pour supprimer les doublons.

Un exercice des plus délicat : sur le terrain, il est bien possible que les équipes soignantes comprennent que derrière le mot coopération se cache en fait celui de concurrence...

Des "centres de recours", pour le "bien des patients"

"Il est possible qu'un certain nombre de services de proximité ne soient pas maintenus", a reconnu la ministre, ajoutant que ce type de décision serait prise "pour le bien des patients, en s'assurant qu'ils ont accès immédiatement à des centres de recours en cas de besoin".

"L'objectif n'est certainement pas de retirer un accès aux soins dans les territoires" mais "on ne peut pas maintenir des activités de haute technicité", là où le manque de pratique de certains actes crée une "zone d'insécurité pour les malades", a-t-elle justifié.

Le but n'est pas non plus de réduire les dépenses de santé, affirme Mme Buzyn qui a assuré que l'évolution de "l'organisation territoriale" n'est "pas un enjeu financier (mais) de sécurité, qui doit se baser sur une réflexion médicale et scientifique".