Réforme du code du travail : Gattaz (Medef) appelle Macron à "ne rien lâcher"

Par latribune.fr  |   |  624  mots
Cet entretien livré dans Le Parisien est publié alors que s'ouvre, ce mardi après-midi, l'université d'été du Medef à Jouy-en-Josas (Yvelines).
Alors que l'université d'été du Medef s'ouvre aujourd'hui, Pierre Gattaz, le président de l'organisation patronale s'est exprimé dans Le Parisien concernant notamment l'un des dossiers chauds du gouvernement : la réforme du code du travail.

"J'encourage [Emmanuel Macron] à aller jusqu'au bout de la réforme du Code du travail". Voilà qui est clair. Dans un entretien livré au Parisien, le président du Medef, Pierre Gattaz appelle le président de la République à "ne rien lâcher" de son projet de modifier le Code du travail. Le patron des patrons estime que le chef de l'Etat doit profiter de la légitimé qu'il tire des dernières élections et de la bonne conjoncture économique pour mener la réforme à bien.

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 Face aux critiques qui se multiplient concernant cette réforme, Pierre Gattaz explique :

"Je comprends que cette perspective suscite de la nervosité chez certains. Ce sont des réformes ambitieuses. Les gens n'aiment pas le changement, c'est humain. (...) [Mais] la France ne doit pas rater cette opportunité. (...) La conjoncture est bonne, la croissance redémarre, 300.000 emplois ont été créés. Toutes les planètes sont alignées pour engager cette réforme.".

Pour le Medef, "il y a de bonnes intentions dans ces ordonnances"

Plus concrètement, sur le fond des ordonnances, Pierre Gattaz estime qu'un verrou doit être levé concernant les syndicats pour "ne pas restreindre le dialogue social à la présence d'un représentant syndical". Mais le patron des patrons juge globalement qu'il "y a de bonnes intentions dans ces ordonnances". Notamment sur la répartition des prérogatives entre les branches et l'entreprise, bien qu'il "aurait été plus loin dans le sens de l'entreprise".

Concernant le plancher et plafond des indemnités prud'homales, Pierre Gattaz affirme :

 "Je pense que ces curseurs doivent être orientés vers les TPE-PME afin de les faire grandir et qu'elles se transforment en ETI (NDLR : entreprises de taille intermédiaire)."

"Le niveau de la mer, c'est la dépense publique"

Après le Code du travail, Pierre Gattaz s'exprime sur la fiscalité. Dans ce domaine, il appelle le président à concrétiser ses intentions, dès le budget 2018, qui sera présenté fin septembre.

Le président du Medef salue la volonté du gouvernement de baisser le taux de l'impôt sur les sociétés (IS) pour le ramener à 25% en 2022, de réformer l'impôt sur la fortune (ISF), de mettre en place un prélèvement forfaitaire unique sur la fiscalité du capital et de transformer le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) en baisse de charges, sous réserve que cela ne conduise pas à une augmentation du coût du travail, ce qui serait, selon lui, "absurde et contre-productif".

"Et surtout la baisse de la dépense publique parce que, si vous ne baissez pas le niveau de la mer, vous ne baisserez pas les impôts sur les ménages et les entreprises. Le niveau de la mer, c'est la dépense publique."

Macron, Philippe et Penicaud, absents à l'université d'été du Medef

Cet entretien livré dans Le Parisien est publié alors que s'ouvre, ce mardi après-midi, l'université d'été du Medef à Jouy-en-Josas (Yvelines). Les réunions auront pour thème "confiance et croissance, l'avenir c'est la France !"

Ironie du calendrier, la rentrée des patrons a lieu à la veille de la présentation des cinq ordonnances qui formaliseront la réforme du Code du travail, prévue ce jeudi. Douze membres du gouvernement sont attendus sur le campus d'HEC - notamment Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, Benjamin Griveaux, secrétaire d'Etat à l'Economie et aux Finances ainsi que Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics.

A noter, cependant, que ni Emmanuel Macron, Edouard Philippe ou Muriel Pénicaud, ministre du Travail, n'assisteront à l'université d'été du Medef.

(avec Reuters)