Restaurants, bars, écoles...Le gouvernement mise sur un déconfinement très progressif à partir de la mi-mai

Par latribune.fr  |   |  699  mots
(Crédits : BENOIT TESSIER)
L'Élysée a tracé les premières lignes de sa stratégie de sortie du troisième confinement, placée sous le signe de la prudence. « L'augmentation du nombre de personnes vaccinées nous permettra d'autres réouvertures, progressivement », a indiqué son porte-parole. Pour l'heure, aucune date précise n'a été donnée pour la réouverture des restaurants, qui interviendrait dans une deuxième temps.

"Quand ça va rouvrir, ça va être absolument la folie", s'enthousiasme un restaurateur. On nous appelle déjà pour réserver le 15 mai", rapporte un autre. Mais pour l'heure, l'activité française reste entièrement administrée par le calendrier gouvernemental. Emmanuel Macron a indiqué jeudi soir à une quinzaine de maires qu'il comptait bien rouvrir des musées et des terrasses à partir de la mi-mai. Ces réouvertures se feront de manière progressive, par étapes "toutes les trois semaines si tout va bien", ont indiqué à l'AFP plusieurs participants à cette visioconférence.

Le chef de l'Etat a également confirmé que les établissements scolaires rouvriraient aux dates prévues (26 avril pour les écoles et 3 mai pour les collèges et lycées), dates selon lui "gravées dans le marbre", a précisé un maire. L'Elysée n'a pas commenté ces propos rapportés.

Le retour de la stratégie territorialisée ?

Emmanuel Macron, qui a ensuite réuni une dizaine de ministres par visioconférence, ne s'est "pas engagé sur la date de la mi-mai pour la réouverture des lieux culturels" mais a répété que "la priorité était les musées et les terrasses".

Pour le reste, le gouvernement veut se laisser une marge de manoeuvre en cas de nouvelles détériorations de la situation dans les hôpitaux. "Un nouveau décalage de calendrier ne serait pas compris", a déjà opposé Roland Héguy, président du principal syndicat de l'hôtellerie restauration (Umih). La date du 15 mai "est dans la tête de tous les professionnels", a-t-il ajouté.

Le président de la République a laissé entendre que ces réouvertures pourraient être "territorialisées" en fonction des situations sanitaires dans les différentes régions, pour "ne pas rejouer le déconfinement de mai dernier", selon plusieurs maires.

Aucune date n'a été donnée précisément pour la réouverture des restaurants, qui interviendrait dans une deuxième temps.

"Le président a donné un cap: certains lieux culturels et certaines terrasses rouvriront à la mi-mai. Par la suite, l'augmentation du nombre de personnes vaccinées nous permettra d'autres réouvertures, progressivement. Nous emploierons des critères rationnels, de bon sens, en distinguant les lieux extérieurs et intérieurs, ceux où l'on circule ou pas, ceux où il est nécessaire de retirer son masque", a détaillé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

« Parce que le virus revient, on serait obligé de tout refermer »

Quant aux établissements scolaires, "pour certains, le retour en classe pourrait se faire par demi-groupe" avec davantage de tests salivaires dans les écoles des régions les plus frappées par l'épidémie, a poursuivi Gabriel Attal. Des autotests pourront aussi y être proposés.

"Rien ne serait pire que de dire à la mi-mai 'on commence à tout rouvrir', et 15 jours ou trois semaines plus tard, parce que le virus revient, on serait obligé de tout refermer", a jugé pour sa part sur France 2 le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, après la réunion à l'Elysée.

"Nous ferons tout ce qui est possible d'abord pour nous débarrasser du virus, et ensuite pour engager à la mi-mai la réouverture progressive d'un certain nombre de commerces", a-t-il expliqué, sans donner de détails sur les protocoles de réouverture des établissements accueillant du public, qui sont négociés depuis plusieurs semaines avec les organisations professionnelles.

Un deuxième plan de relance

Enfin, le chef de l'Etat a aussi évoqué devant les maires la possibilité d'un "plan de relance de 2e génération, co-construit avec les élus locaux", selon un participant à la réunion.

La France a déjà déclenché un plan de 100 milliards d'euros pour sa relance, auquel s'ajoute le prolongement des aides pour les entreprises avec la prolongation du confinement. L'an passé, la crise sanitaire a déjà coûté près de 160 milliards d'euros à l'État, selon le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt. L'épidémie va coûter au total 424 milliards d'euros aux finances publiques sur trois ans, a-t-il précisé.

(Avec AFP)

Lire aussi : Chute de la compétitivité française : la crise qu'on ignore