Retraites complémentaires : les syndicats et le patronat négocient la fusion Agirc-Arrco

Par latribune.fr  |   |  408  mots
En harmonisant les droits des assurés, cette fusion a pour objectif de renflouer les caisses des retraites complémentaires.
Après la décision de fusion décidée il y a deux ans, l'heure est aux négociations concernant l'harmonisation des droits des assurés. Les discussions devraient se poursuivre jusqu'à la fin de l'année.

Les partenaires sociaux étaient réunis mercredi au siège du Medef pour négocier les conditions de la fusion des régimes de retraites complémentaires Agirc (cadres) et Arrco (tous les salariés du privé), décidée il y deux ans pour renflouer leurs caisses, et ainsi harmoniser les droits des assurés, a constaté l'AFP.

Patronat (Medef, U2P, CPME) et syndicats (CFDT, FO, CGT, CFE-CGC, CFTC) devaient notamment traiter la question des droits familiaux, tels les pensions de réversion, et les modalités de financement des régimes.

Les discussions, abordées "de façon très sereine et très confiante" par le négociateur du Medef, Claude Tendil, font suite à une dizaine de réunions organisées en amont et qui ont conduit à l'élaboration d'un projet d'accord.

Un régime unifié

Il "s'agit de mettre en musique" l'accord signé le 30 octobre 2015 par le patronat et la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC pour renflouer les caisses des régimes de retraites complémentaires et qui prévoyait, notamment la fusion de l'Agirc et de l'Arrco en janvier 2019, a expliqué Serge Lavagna (CFE-CGC).

Par exemple, l'âge auquel un veuf ou une veuve peut prétendre à une pension de réversion est de 55 ans à l'Arrco, de 60 ans à l'Agirc. Le projet mis sur la table prévoyait de fixer cet âge à 57 ans dans le régime unifié. Le Medef aurait accepté mercredi matin de l'établir à 55, s'est réjouie Pascale Coton (CFTC)

Autre point abordé, la mise en place de nouvelles cotisations fusionnant des cotisations existantes, dont certaines spécifiques aux cadres, et qui pourront faire des perdants chez certains salariés, notamment chez 5% d'assurés de l'Arrco (non cadres), redoutait Philippe Pihet (FO) la veille de la réunion.

Une baisse des pensions ?

De son côté, la CGT s'est inquiétée d'une baisse future des pensions, de l'ordre de "9% sur 15 ans" y compris pour les retraites déjà liquidées, selon Marie-José Kotlicki.

Une interprétation réfutée par tous les autres négociateurs. "Il n'est pas souhaitable, ni économiquement ni socialement, de baisser les pensions", a assuré Claude Tendil.

Une autre réunion est envisagée la semaine prochaine, les négociateurs devant s'entendre avant la fin de l'année.

"L'objectif du Medef, c'est de faire en sorte que le paritarisme responsable fonctionne en matière de retraites complémentaires", a insisté M. Tendil.

(avec AFP)