Dans une ambiance électrique au salon de l'Agriculture, Emmanuel Macron annonce un plan de trésorerie d'urgence

Par latribune.fr  |   |  644  mots
(Crédits : POOL New)
Alors que son arrivée au Salon de l'agriculture s'est déroulée ce samedi sous des heurts, le président de la République annonce une aide pour les paysans, avec un soutien ciblé pour les agriculteurs qui ont le plus de difficultés. Plus tard dans la matinée, Emmanuel Macron a décidé de tenir un débat ce samedi avec des agriculteurs et des représentants des différentes organisations syndicales, malgré l'annulation du « grand débat » initialement prévu.

Emmanuel Macron tient un débat samedi au Salon de l'agriculture, malgré les vives tensions à son arrivée, avec des agriculteurs et des représentants des différentes organisations syndicales, a annoncé l'Elysée. Les différents syndicats avec lesquels le président de la République a pris le petit-déjeuner à son arrivée au Salon doivent chacun envoyer une représentation pour ce débat, qui se tient malgré l'annulation du « grand débat » initialement prévu.

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Cette annonce intervient après l'arrivée d'Emmanuel Macron Porte de Versailles à Paris dans une ambiance électrique, marquée par des heurts entre agriculteurs en colère et les forces de l'ordre$. Des échauffourées, provoquées par l'entrée de dizaines de manifestants sans autorisation dans le Salon, qui ont  retardé l'ouverture au public  de la plus grande ferme de France.

Dans ce contexte, le chef de l'Etat a annoncé un plan de trésorerie d'urgence pour financer l'agriculture française. Et le président de la République de promettre l'établissement d'un recensement, d'une cartographie des agriculteurs et exploitations les plus en difficultés, afin de les aider à obtenir notamment des facilités auprès des banques. « Nous lancerons un recensement dans chaque région des exploitations qui sont dans les plus grandes difficultés de trésorerie pour pouvoir les accompagner » . Le chef de l'Etat n'a pas mentionné les montants de trésorerie qui seraient alloués.

Appel au calme

Afin de calmer la colère des paysans et de donner des gages alors que cette profession se sent méprisée, Emmanuel Macron a aussi assuré sa volonté de reconnaître dans la loi l'agriculture et l'alimentation « comme un intérêt général majeur » de la France.

« Il faut que ce salon se passe bien, dans le calme », a-t-il déclaré à l'issue de sa réunion avec les syndicats. « On ne répondra pas en quelques heures à cette crise agricole [...] et le salon de l'agriculture est un moment important pour nos agriculteurs, donc il faut que ce salon se passe bien ».

« Vous n'aidez aucun de vos collègues en cassant les stands », a-t-il insisté. Tout en reconnaissant  que l'agriculture traverse « une crise de revenus, une crise de confiance, une crise de reconnaissance ». Mais, selon lui, pour redonner de la fierté aux agriculteurs, il faut viser trois objectifs à « la ferme France » française : nourrir le pays, protéger les agriculteurs et renouveler la main-d'œuvre dans le monde agricole.

Vers un Egalim Européen et des prix plancher

Autre proposition formulée par le président de la République : « Nous devons lancer un Egalim européen, parce que nous avons aujourd'hui des grands groupes de distribution qui ne jouent pas le jeu et qui utilisent l'Europe pour contourner la loi française  ». Et d' annoncer également des réflexions pour fixer dans quelques mois, dans un texte de loi, des prix plancher pour les produits agricoles, quitte à désavouer son ministre Marc Fesneau qui a toujours balayé cette option.

Le chef de l'Etat promet aussi la poursuite des efforts européens pour multiplier les contrôles et simplifier l'activité des agriculteurs. A cet égard, il a d'ailleurs rappelé ses actions en faveur de l'agriculture, pendant le Covid, mais aussi notamment le début de la guerre en Ukraine.

Le chef de l'Etat s'est engagé à recevoir l'ensemble des représentants du monde agricole, de l'ensemble des filières, « dans le calme », à l'Elysée dans trois semaines, pour faire le point sur l'application des mesures, car « on ne répondra pas en quelques minutes aux demandes des agriculteurs ». « Mais, il nous faut consolider les mesures d'urgence ». Emmanuel Macron a plaidé : « Il y a un besoin de vision, de cap pour notre agriculture qui est essentielle à la nation  »