Sapin toujours optimiste malgré une croissance nulle au deuxième trimestre

Par latribune.fr  |   |  504  mots
Le ministre des Finances Michel Sapin a estimé que la confirmation mercredi par l'Insee d'une croissance nulle au deuxième trimestre 2015 "conforte" la prévision de croissance de 1% du gouvernement pour 2015.
L'Insee a confirmé mercredi 23 septembre que la croissance avait été nulle entre avril et juin 2015. Pour autant, le ministre des Finances, Michel Sapin, continue de soutenir que la reprise est bien engagée en France, et maintient ses prévisions de croissance à 1% pour 2015.

Les premières estimations publiées le 14 août avaient déjà prévu une croissance au point mort pour le deuxième trimestre. L'Insee a finalement confirmé, mercredi 23 septembre, que la croissance en France avait été nulle au deuxième trimestre, après avoir progressé de 0,7% au premier trimestre (la plus forte hausse du PIB depuis mi 2013).

L'acquis de croissance, c'est-à-dire la croissance annuelle si les deux prochains trimestres étaient nuls, a quant à lui été revu à la hausse par l'Insee, à 0,9% contre 0,8% lors de la précédente estimation publiée en août. Une bonne nouvelle pour Bercy.

S'il s'est contenté d'une déclaration laconique ce mardi -"l'Insee confirme que la reprise est à l'oeuvre", le ministre des Finances avance que l'objectif de 1% de croissance en 2015 sera maintenu. La position de Michel Sapin n'a donc pas bougé d'un iota. Encore moins son optimisme, déjà affiché lors de la publication des premières estimations par l'Insee à la mi-août. Mais jusqu'à quand ?

Certes, le solde du commerce extérieur a été revu à la hausse par l'Administration fédérale des douanes (AFD). Il contribue ainsi pour +0,4 point à la croissance contre +0,3 annoncé dans la première estimation de l'Insee. De plus, le cabinet Markit note, ce mercredi que le secteur manufacturier a connu sa plus forte hausse de croissance depuis 18 mois, avec un taux d'expansion à 51,9 points contre 48,4 annoncé en août.

 Effritement du pouvoir d'achat et de la consommation

Mais en attendant, la croissance est au point mort. Le pouvoir d'achat des ménages est resté quasi-stable au deuxième trimestre par rapport au premier, à -0,1%, en raison d'une moindre progression du revenu disponible brut (+0,3% après +1%) par rapport aux prix à la consommation qui rebondissent (+0,4%, après -0,1%).

La conjoncture a ainsi accentué le ralentissement du pouvoir d'achat (-0,1%, après une augmentation de 1,1% au premier trimestre par rapport à fin 2014). Mesuré en unité de consommation, c'est-à-dire en comparant les niveaux de vie de ménages de taille différente, le pouvoir d'achat se replie ainsi de 0,2% après +1%.

L'Insee a légèrement revu ses chiffres pour les dépenses de consommation des ménages, à 0% au second trimestre contre +0,1% annoncé lors de sa première estimation.

Autre explication à cette croissance atone, le taux de marge des entreprises non financières est également resté quasi stable au deuxième trimestre (-0,1 point), à 31,1%, après une forte augmentation au premier trimestre (+1,4 point par rapport à fin 2014).

Déficit public révisé à la baisse

Le gouvernement peut toutefois se féliciter du montant du déficit public également revu à la baisse par l'Insee pour 2014, passant à 3,9% du PIB, contre 4% estimés auparavant.

En août, Michel Sapin avait martelé que l'objectif de réduction du déficit public à 3,8% en 2015 (contre 4% en 2014) serait bien atteint.

Cette révision "correspond à une amélioration de quelques centaines de millions d'euros en 2014", a estimé le ministre des Finances dans une déclaration à l'AFP. Il met en avant également qu'elle conforte "notre capacité à tenir les cibles que nous nous sommes données".