"T'as qu'à être bon et défoncer les portes"

Par Erick Haehnsen  |   |  429  mots
Clémentine Gallet, Pdg de Coriolis Composites, une startup industrielle qui réalise 25 millions d'euros de chiffre d'affaires (2016), emploie 130 personnes et affiche 20% de croissance par an.
Témoignage de Clémentine Gallet, PDG de la startup industrielle Coriolis Composites, membre de la French Fab.

« Nous sommes une startup industrielle », lance Clémentine Gallet qui, il y a quinze ans, a créé la société Coriolis Composites, basée à Lorient (Morbihan), en sortant de son école d'ingénieur, la Fachhochschule à Esslingen en Allemagne. Elle s'est lancée avec son mari, Alexandre Hamlyn, et un ami, Yvan Hardy, tous deux issus de l'Université technologique de Belfort Montbelliard (UTBM).

« Au début, nous voulions faire des bateaux. En fait, nous avons créé des têtes intelligentes que l'on met sur des robots allemands, des Kuka et des ABB, pour optimiser la structure des pièces en composite de très grandes tailles grâce au placement des fibres pré-imprégnées », détaille la Pdg de Coriolis Composites, qui réalise 25 millions d'euros de chiffre d'affaires (2016), emploie 130 personnes et affiche 20 % de croissance par an.

Robotiser et sécuriser des tâches jusqu'ici manuelles

Autrement dit, il s'agit d'une technologie de rupture qui robotise et sécurise des tâches jusqu'ici manuelles. Dans son développement commercial, Clémentine Gallet s'est notamment appuyée sur ses partenaires ABB et Kuka qui l'ont aidée, dans certains cas, à vendre ses machines de 2 à 7 millions d'euros pièce. « Nous en avons 60 dans le monde. »

En adhérant au bureau aéroPME du Gifas, le Groupement des industries l'aéronautique et de la défense, Clémentine Gallet a constaté le retard des industriels français.

De son côté, ayant fait des études en Allemagne, elle a d'emblée visé l'international. Quitte à vendre ses machines d'abord au Canadien Bombardier et au Chinois Comac avant de taquiner Airbus et Boeing.

« Normal. T'es benchmarké. T'as qu'à être bon et défoncer les portes ! »

Un programme qui "a le mérite de secouer les patrons français"

On l'aura compris, elle est plutôt « cash » ! Aujourd'hui, sa société dispose de filiales en Allemagne, en Chine, au Canada et au Royaume-Uni.

« Le programme d'accélération de la French Fab, notamment son audit - un peu intrusif -, a le mérite de secouer les patrons français, de changer leur « logiciel », reprend-elle. Ensuite, il faut industrialiser les produits et avoir des commerciaux pour les vendre. C'est là qu'on est mauvais. »

D'où l'idée de la French Fab de chasser en meute sous la même bannière afin de faire briller les produits français sur les salons à l'étranger. L'occasion aussi d'échanger autour d'une bière :

« Quelqu'un m'a dit que ses commerciaux montraient ses machines avec des lunettes de réalité augmentée. Bien vu. On va faire pareil ! »