« Il faut faire confiance à l'innovation » (Jacques Aschenbroich, Valeo)

Par Philippe Mabille  |   |  311  mots
(Crédits : DR)
#REAix2022. Alors que le monde connaît un choc inédit depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, La Tribune a donné la parole aux grands décideurs de l'économie en direct des Rencontres d'Aix-en-Provence du 8 au 10 juillet. Que pensent les patrons des désordres économiques actuels ? Est-ce la fin de la mondialisation ? Comment faire face au retour de l'inflation qui fait remonter les taux d'intérêt et craindre des tensions sociales ? Comment mener dans le même temps les grandes transitions énergétique, écologique et économique ? Revivez ici la vidéo de l'entretien avec Jacques Aschenbroich, Président du Conseil d'Administration de Valeo, enregistré depuis notre studio installé au cœur du Davos provençal.

Jacques Aschenbroich, Président du Conseil d'Administration de Valeo

En 2009, Valeo n'était pas loin de s'écrouler. Il a fallu retrouver une direction, investir sur nos points forts. On a misé sur le Start&Stop, une technologie permettant de couper le moteur à un feu rouge. Lorsque nous l'avons présenté au mondial de l'Automobile en 2010, l'intérêt n'a pas été au rendez-vous, car cela fonctionne à l'essence. C'est le Dieselgate qui nous a permis de faire 1,5 milliard de chiffre d'affaires avec ce produit qui apporte une amélioration significative du rendement. Nous sommes dans un métier où on a peu de clients et ils sont très puissants. La seule façon de leur résister, c'est d'être très innovant. Nous avons eu le courage d'augmenter nos dépenses R&D et nos investissements et de réduire notre free cash flow. On l'a payé cher en termes de capitalisation boursière, mais cela nous a permis de préparer l'avenir du groupe. On a développé des plateformes technologiques dans tous nos métiers et on s'est implanté dans des pays à très forte croissance, l'Asie et pays émergents. On a travaillé sur la réduction des émissions de CO2. Nous sommes devenus leader de l'assistance à la conduite en milieu urbain, avec 50% du marché de l'assistance au parking. Notre radar Litar permettra d'aller vers le véhicule autonome. Innovation et zone géographique font qu'on est plus solide aujourd'hui qu'il y a 13 ans.

Nous sommes prêts à accompagner la transformation du parc automobile vers l'électrique, mais il va rester un parc de 1,5 milliard de véhicules thermiques qui mettra plus de 15 ans à se résorber. Il faut que la R&D travaille à réduire les émissions de ce stock. Il ne faut pas essayer d'imposer de solution, il faut faire confiance à l'innovation.