Afrique : les bénéfices du système D... comme débrouille

Par latribune.fr  |   |  250  mots
[ ARTE Replay ] Et si les économies parallèles et souterraines, souvent décriées, permettaient à l’Afrique de mieux se développer ? Du Nigeria au Burkina Faso, découverte des atouts cachés du secteur informel, à l'occasion de la rediffusion de ce documentaire d'Arte.

Dans les bidonvilles du Nigeria et du Burkina Faso, l'Américain Robert Neuwirth a étudié durant quatre années, non pas la pauvreté et la détresse des populations, mais leur aptitude à créer des richesses et des emplois.

Le secteur informel est même un formidable facteur d'innovation, car il met à profit la débrouillardise (système D), l'inventivité, les compétences et les réseaux de relations. Il assure aussi la transmission des savoirs et la formation des jeunes. Sur les traces de Neuwirth, le film montre que, sous des dehors apparemment anarchiques, des structures bien organisées ont vu le jour. Et que cela marche.

L'essor du microcrédit

Sur l'immense décharge d'ordures de Lagos (2.500 tonnes déversées par jour) opèrent par exemple 1.000 "cueilleurs", spécialisés par type de matériau à récupérer. L'exploitation de ce site nauséabond rapporterait 30.000 dollars par jour. Le tri est précis, distinguant par exemple les plastiques selon leur nature.

Revente et recyclage font vivre ensuite une myriade de familles. Toujours à Lagos, les éventaires d'Alaba, le marché noir de l'électronique, abritent 6.000 vendeurs proposant 3.000 articles et pièces de rechange, ce qui génère des sommes considérables.

Au Burkina Faso, le développement du microcrédit permet la création d'ateliers de confection, de mécanique, de menuiserie ou de réparation. Récemment mis en place, un système d'assurance-maladie pour les travailleurs du secteur informel pourrait le rapprocher de l'économie officielle.

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