Après le Japon, le Liban interdit à Carlos Ghosn de quitter le territoire

Par AFP  |   |  376  mots
(Crédits : Reuters)
La justice libanaise a interdit, ce jeudi 9 janvier, au magnat de l'automobile déchu Carlos Ghosn de quitter le pays suite à une demande d'arrestation d'Interpol. Le Japon réclame toujours l'extradition de l'homme d'affaires accusé de malversations financières.

Bis repetita. Après le Japon, c'est au tour du Liban d'interdire Carlos Ghosn de quitter son territoire. C'est ce qu'a annoncé la justice du pays du Cèdre, ce jeudi 9 janvier, au lendemain de la  spectaculaire conférence de presse, données à Beyrouth, de l'ancien PDG de Renault-Nissan. Il s'agissait alors de sa première apparition publique depuis sa fuite du Japon fin décembre. Une évasion à laquelle les autorités nippones ont réagi avec une rare virulence.

Ce jeudi, sans être vu par les journalistes postés devant le Palais de justice de la capitale libanaise,  l'homme d'affaires de 65 ans s'est rendu discrètement à son interrogatoire au parquet général.  Il a été interdit de voyage, son passeport français a été confisqué et les procureurs ont demandé à Tokyo l'envoi de son dossier judiciaire, ont indiqué deux sources judiciaires à l'AFP.

"En fonction du contenu du dossier, s'il est avéré que les crimes dont il est accusé au Japon imposent des poursuites judiciaires au Liban, il sera jugé", a précisé l'une des sources. "Si aucune poursuite judiciaire ne s'impose en vertu de la législation libanaise, il sera alors libre", a-t-elle ajouté.  Après l'arrivée de M. Ghosn au Liban le 30 décembre, Le Liban, qui a indiqué ne pas avoir d'accord d'extradition avec le Japon, avait annoncé avoir reçu une notice rouge d'Interpol à son encontre.

Ghosn continue de fustiger la justice nippone

Détenteur des nationalités française, libanaise et brésilienne, M. Ghosn fait l'objet de quatre inculpations au Japon: deux pour des revenus différés non déclarés aux autorités boursières par Nissan (qui est aussi poursuivi sur ce volet), et deux autres pour abus de confiance aggravé.

Le magnat de l'automobile déchu Carlos Ghosn, interrogé par une télévision libanaise, a qualifié jeudi de "ridicules" les déclarations de la ministre de la Justice japonaise, qui a dit souhaiter qu'il comparaisse au Japon.

"Le système judiciaire (japonais) est totalement rétrograde", a-t-il encore déclaré dans cet entretien avec la chaîne libanaise LBC. "Je coopérerai pleinement avec la justice libanaise, avec qui je suis plus à l'aise que je ne l'étais avec la justice japonaise"