Assad exige de la France une politique "réaliste"

Par latribune.fr  |   |  346  mots
La nouvelle politique doit être fondée sur un seul critère, selon Bachar al-Assad: celui "de faire partie d'une alliance joignant des pays qui luttent uniquement contre le terrorisme et non des pays qui soutiennent le terrorisme et le combattent en même temps".
Toute coopération en terme d'échanges de renseignement avec la France passera par un changement de politique de Paris, a affirmé le président de la République arabe syrienne dans une interview accordée à Valeurs actuelles.

Avant de partager ses renseignements avec la France, la Syrie pose ses conditions. Paris doit notamment adopter une "politique réaliste" dans la région, a déclaré Bachar al Assad à Valeurs actuelles, dans le cadre d'une interview qui doit paraître jeudi 19 novembre.

Interrogé samedi dernier sur le message qu'il souhaiterait adresser aux autorités françaises après la série d'attaques perpétrés à Paris la veille le soir, le président syrien a répondu:

"S'il m'appartient d'espérer certains changements dans la politique de la France (...), ce serait de redonner une politique réaliste à la France, une politique indépendante".

"Nous ne perdrons pas notre temps"

Toute coopération en terme d'échanges de renseignement avec la France passera par un changement de politique de Paris, ajoute Bachar al Assad dans Valeurs actuelles.

"Si le gouvernement français n'est pas sérieux dans son combat contre le terrorisme, nous ne perdrons pas notre temps à collaborer avec un pays ou un gouvernement ou une institution qui soutient le terrorisme", indique-t-il.

"Il faut d'abord que vous changiez de politique et que celle-ci soit fondée sur le seul critère (...) de faire partie d'une alliance joignant des pays qui luttent uniquement contre le terrorisme et non des pays qui soutiennent le terrorisme et le combattent en même temps", ajoute-t-il.

Pour Hollande, Assad ne peut constituer "une solution politique"

Depuis le début du conflit qui a fait plus de 250.000 morts, la France a adopté une ligne dure à l'égard de Bachar al Assad, dont elle réclame le départ. Lundi devant le Congrès, François Hollande a infléchi légèrement la politique française, en indiquant que l'ennemi de la France en Syrie était l'Etat islamique.

Le chef de l'Etat a néanmoins précisé que Bachar al Assad ne pouvait constituer "une solution politique" pour la Syrie. Il a également réclamé un rassemblement "de tous ceux qui peuvent réellement lutter contre cette armée terroriste dans le cadre d'une grande et unique coalition".

(Avec Reuters)