Au Japon, Trump plaide pour un commerce "plus juste"

Par latribune.fr  |   |  641  mots
En visite au Japon, Trump réclame des relations commerciales plus équilibrées avec les Etats-Unis (Crédits : Jonathan Ernst)
Au tout début d'une visite d'Etat qui devrait être dominée par moult échanges d'amabilités et marques de bonne entente entre les deux alliés, le président américain Donald Trump a appelé samedi le Japon à des relations commerciales plus justes avec son pays.

"Le Japon a eu un avantage considérable pendant de très nombreuses années mais c'est OK et c'est peut-être pour ça que vous nous aimez tant", a lancé Donald Trump au cours d'une réunion avec de grands patrons japonais, dont ceux du secteur automobile, organisée juste après son atterrissage en fin d'après-midi.

 Avant d'ajouter  dans une allusion aux discussions en cours pour parvenir à un accord bilatéral entre les première et troisième économies du monde que cela allait devenir "un peu plus juste".

 "Avec cet accord, nous espérons venir à bout du déséquilibre commercial, éliminer les entraves aux exportations américaines et assurer justice et réciprocité dans nos relations. Nous approchons", a-t-il poursuivi. "Nous espérons faire plusieurs nouvelles annonces prochainement dont de très grosses dans les mois qui viennent".

Des discussions se sont également tenues samedi soir entre le ministre japonais de l'Economie, Toshimitsu Motegi, et le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer en marge de cette visite.

La semaine dernière, Donald Trump a reporté de six mois l'imposition de droits de douane supplémentaires sur les importations de voitures japonaises et européennes. Mais il a également suscité l'irritation que les géants de l'automobile tels que Toyota en déclarant que la dépendance des Etats-Unis envers l'industrie automobile étrangère représentait une menace pour la sécurité nationale.

Premier dirigeant étranger à rencontrer le nouvel empereur

Depuis l'élection de Donald Trump,  sa politique économique protectionniste et agressive, y compris à l'encontre de ses plus vieux alliés, secoue la diplomatie mondiale.

A contre-pied de la Chine ou de l'Union européenne, qui se montrent plus offensifs, Tokyo, qui espère négocier un accord plus favorable, fait preuve de plus de compréhension. Shinzo Abe, lui, cultive sa relation personnelle avec le dirigeant américain,  ce qui se traduira notamment lors de ce voyage par une partie de golf, une passion commune aux deux dirigeants.

Le point d'orgue de ce deuxième voyage de Trump au Japon sera son entrevue lundi avec l'empereur, suivie d'un banquet au palais impérial.

Il sera ainsi le premier dirigeant étranger à rencontrer le nouvel empereur Naruhito, qui n'a accédé au trône du Chrysanthème que le 1er mai dernier suite à l'abdication de son père Akihito. Les autres dirigeants devront attendre des festivités organisées en octobre pour avoir cet honneur.

Autre clou de cette visite : le tournoi de sumo auquel assister Donald Trump dimanche, dans l'arène de Ryogoku Kokugikan.

Il remettra au vainqueur une "Coupe Trump", d'une trentaine de kilogrammes et 1,4 mètre de haut.

Une seule réunion officielle

Sur le plan strictement officiel et diplomatique, le voyage ne comprend qu'une brève réunion bilatérale avec un déjeuner de travail lundi, avant une conférence de presse commune. Les deux dirigeants doivent enfin visiter mardi la base navale commune de Yokosuka.

Donald Trump et Shinzo Abe prévoient également de rencontrer les familles de Japonais enlevés dans les années 1970 et 1980 par la Corée du Nord dans le but d'en faire des formateurs d'espions nord-coréens. Sur ce sujet important de sa politique intérieure, Abe avait demandé à Donald Trump d'intervenir dans ses discussions avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.

Alors que les tensions avec la Chine et avec l'Iran, sont plus vives que jamais le programme de ce voyage serait destiné selon des observateurs à prouver que Donald Trump "s'y connaît en politique étrangère et a bien des amis".

De son côté, Shinzo Abe s'était rendu en avril à la Maison Blanche accompagné de sa femme Akie. Donald Trump, lui, retournera au Japon quatre semaines après cette visite, pour le sommet du G20 à Osaka fin juin.

(avec AFP)