Blé : moisson record dans le monde, catastrophique en France

Par latribune.fr  |   |  361  mots
Un agriculteur inspecte son champ de blé début août à Bantouzelle (Hauts-de-France).
La récolte mondiale de blé devrait atteindre un volume record, tandis que celle de la France, premier exportateur européen, pourrait baisser d'un quart sur une année. Conséquence, les prix internationaux sont proches de leurs plus bas niveaux depuis 10 ans. A Paris, la tonne cote sous les 170 euros.

Les prix mondiaux du blé s'effondrent car la récolte 2016 s'annonce exceptionnelle dans la plupart des grands pays producteurs, sauf en France. A la Bourse de Chicago, les cours du blé américain étaient proches en ce début de semaine des plus bas niveaux constatés depuis dix ans. A Paris, les prix sur Euronext sont en-deçà de 170 euros la tonne.

Manque de luminosité au printemps

Pourtant, la moisson s'annonce désastreuse en France, l'un des principaux exportateurs mondiaux, le 1er au niveau européen. Le blé français a souffert des maladies induites par la pluie et le manque de luminosité au printemps, avec pour résultat des rendements et un volume médiocres.

Selon le principal syndicat agricole français, la FNSEA, la récolte de blé pourrait être en baisse d'un quart par rapport à 2015, à 30 millions de tonnes. Il s'agirait de la plus faible production depuis 13 ans, un phénomène qui affecte la santé financière des exploitations céréalières et va réduire les capacités exportatrices du pays.

Un impact limité sur le marché mondial

"Sur une année aussi catastrophique, le vrai problème sera pour les céréaliers de pouvoir réensemencer pour l'année suivante", a dit mercredi le ministre français de l'agriculture Stéphane Le Foll.

Mais l'impact sur le marché mondial est bien plus limité. La France, bien qu'étant un producteur très performant au regard de sa taille, ne représente que 5% de la production mondiale de blé, et 10% des échanges. Et dans les autres grands pays à blé que sont les Etats-Unis, le Canada, l'Ukraine ou la Russie, la récolte s'annonce excellente.

Le Conseil international des céréales (CIC), basé à Londres, vient ainsi de prévoir une récolte mondiale pratiquement au même niveau que celle, record, de l'été 2015, à quelque 730 millions de tonnes.

L'an dernier, plusieurs facteurs exceptionnels avaient poussé à la hausse la demande de blé dans plusieurs pays: sécheresse en Afrique de l'Est, hausse des importations de céréales fourragères en Asie du Sud-Est et en Chine après des changements de politiques agricoles.

(avec AFP)