Bras de fer commercial entre l'UE et les Etats-Unis : Le Drian milite pour un "moratoire"

Par AFP  |   |  313  mots
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Le ministre français des Affaires étrangères a suggéré dimanche un "moratoire" sur le bras de fer commercial entre les Etats-Unis et l'Union européenne, estimant qu'il permettrait de régler un "dossier qui empoisonne tout le monde".

Le dossier reste électrique. Le ministre français des Affaires étrangères a suggéré dimanche un "moratoire" sur le bras de fer commercial entre les Etats-Unis et l'Union européenne. Cela, estime-t-il, permettrait de régler un "dossier qui empoisonne tout le monde""Le dossier qui empoisonne tout le monde, c'est celui de la surenchère tarifaire et des taxes sur l'acier, le numérique, Airbus et plus singulièrement notre secteur viticole", a estimé Jean-Yves Le Drian dans une interview au Journal du Dimanche.

"Si on pouvait rapidement trouver une méthode qui permette de régler ce contentieux avec l'Europe et la France, ce serait un pas en avant", a-t-il estimé. "Cela peut prendre du temps mais, en attendant, on peut toujours décréter des moratoires". Les nouveaux droits de douane de Washington, annoncés en fin d'année, visent des produits français et allemands : +25% sur les vins non pétillants, moûts de raisin et cognacs, et +15% sur certaines pièces aéronautiques.

Avec Trump, des relations détériorées

Ils entrent en vigueur à quelques jours de la fin du mandat de Donald Trump, pendant lequel les relations commerciales des États-Unis avec l'UE se sont profondément détériorées. Ces taxes s'ajoutent à celles imposées depuis 2019 sur des produits européens (vin, fromage, huile d'olive, whisky) et sur les avions d'Airbus. Un autre conflit, celui de la taxe française sur les géants du numérique, laisse depuis plus d'un an planer la menace de droits de douane de 100% sur certains produits français, comme les fromages, produits de beauté ou sacs à main.

La France a confirmé en novembre qu'elle prélèverait bien en 2020 sa taxe sur les "Gafa" (Google, Amazon, Facebook et Apple), s'exposant à ce que Washington mette à exécution sa menace, qui concerne 1,3 milliard de dollars de produits français.