Brexit : frictions entre Juncker et May autour des accords commerciaux

Par latribune.fr  |   |  347  mots
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a mis le holà dimanche aux intentions britanniques de lancer après le référendum du Brexit des négociations d'accords commerciaux bilatéraux, rappelant que cette compétence revenait exclusivement à Bruxelles.

"En ce qui concerne les sujets en relation avec le Brexit (...), je dois dire que la négociation d'accords de libre-échange est une compétence de l'Union européenne, conformément aux traités (...) et nous devons nous y tenir", a affirmé Jean-Claude Juncker lors d'une conférence de presse à Hangzhou (est de la Chine), en marge du sommet du G20.

"Je n'aime pas l'idée que des pays membres de l'UE, y compris ceux qui en font encore partie, négocient des accords commerciaux. Il s'agit d'une attribution exclusive de l'Union européenne", a-t-il martelé.

Une réaction à l'intention de la Première ministre britannique, Theresa May, de lancer dès à présent des pourparlers bilatéraux pour faire du Royaume-Uni post-Brexit un "leader mondial du libre échange".

Theresa May s'est rendue au sommet du G20 avec l'intention de présenter aux autres dirigeants internationaux "les opportunités commerciales qui s'ouvriront à travers le monde pour le Royaume-Uni après le Brexit". "Je parlerai de la manière avec laquelle le Royaume-Uni saisira ces opportunités, parce que mon ambition pour le Royaume-Uni est que nous devenions un leader mondial du libre échange", a-t-elle expliqué avant de s'envoler pour Hangzhou.

Le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, a saisi la balle au bond et a confirmé des pourparlers dans la perspective d'un accord de libre-échange bilatéral. "Mme May et moi-même sommes très engagés pour disposer d'un accord de libre-échange qui soit mis en place lorsque les Britanniques quitteront l'UE", a-t-il déclaré à Hangzhou.

Après la décision britannique de quitter l'UE, Theresa May avait indiqué qu'"il n'y aurait pas de second référendum" et qu'elle mettrait en oeuvre le Brexit, dont le calendrier reste à définir.

Pour autant, la Première ministre a indiqué qu'elle n'invoquerait pas l'article 50 du Traité de Lisbonne, qui lance la procédure de divorce avec l'UE, avant la fin de l'année. Le Royaume-Uni aura ensuite deux ans pour négocier les modalités de son départ... restant jusqu'alors membre de l'Union.