Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de Trump

Par latribune.fr  |   |  813  mots
Donald Trump, son vice-président Mike Pence et ses enfants, à la Trump Tower, mercredi 11 janvier.
Pendant plus d'une heure, le président élu a répondu aux questions des journalistes : révélations de Buzzfeed et de CNN, conflits d'intérêts, mur avec le Mexique et emploi ont été les principaux thèmes abordés. Pris pour cible par le président-élu au début de la conférence de presse, les groupes pharmaceutiques pesaient mercredi soir sur Wall Street.

Pour la première fois depuis juillet, Donald Trump s'est frotté à l'exercice de la conférence de presse. Dans un style toujours aussi familier, imprécis sur les chiffres, et à la limite de l'impolitesse avec certains journalistes, le futur 45e président des Etats-Unis a, comme on dit, fait le "show" à la maison, depuis la Trump Tower de Manhattan.

Sur les révélations de Buzzfeed et de CNN

Donald Trump a balayé d'un revers de la main le contenu des documents révélés par Buzzfeed. Des documents confidentiels non corroborés par le renseignement américain, qui indiquent que des agents russes détiendraient des informations personnelles et financières compromettantes au sujet du président-élu Donald Trump. "C'est une honte, c'est une honte" a-t-il répété à plusieurs reprises, avant de décrire le site Buzzfeed comme un "amas de déchets""Tout cela, sont de fausses informations, ce sont de fausses histoires, cela ne s'est pas produit (...). Je pense que c'est une honte que des agences de renseignement permettent la diffusion d'informations fausses, comme si on était dans l'Allemagne nazie (sic)." Il a par ailleurs refusé de donner la parole à un journaliste de CNN - qui a rapporté mardi que les chefs du renseignement américain avaient présenté un résumé de deux pages des documents vendredi dernier lors d'une rencontre avec Trump, ce que son entourage a démenti -, qualifiant la chaîne "d'horrible" et l'accusant de divulguer de fausses informations.

Sur ses relations avec Poutine

Le président élu a dit ignorer s'il s'entendra bien avec Poutine, mais dit espérer que tout se passera pour le mieux. Le milliardaire républicain a estimé qu'il fallait considérer comme un "atout" le fait que le président russe soit bien disposé à son égard. "Si Poutine aime Trump (sic), c'est un atout, pas un handicap", a-t-il dit.

Sur le mur entre les Etats-Unis et le Mexique

Une nouvelle fois, Donald Trump a assuré que le Mexique allait payer pour la construction du mur. Sous la forme de "taxes", ou d'autres formes de remboursement, a-t-il expliqué, sans plus de précisions. Il a également ajouté ne pas vouloir attendre "un an et demi" un accord avec les officiels mexicains et qu'il commencera la construction dans les semaines suivant son entrée à la Maison Blanche.

Sur l'emploi

Donald Trump s'est contenté de dire que "beaucoup d'entreprises" allaient rapatrier "beaucoup d'emplois" et qu'il serait "le plus grand créateur d'emplois que Dieu ait jamais créé". Il a ajouté que les groupes qui délocalisent leurs emplois s'exposaient à de lourdes taxes : "Si vous pensez que vous allez pouvoir vendre (les produits fabriqués au Mexique) à travers une frontière très très étanche, pas une frontière faible - d'ailleurs on n'a même pas de frontière, c'est une passoire trouée - vous vous trompez. Vous allez payer une très lourde taxe frontalière", a-t-il prévenu.

Sur les conflits d'intérêts

Donald Trump a affirmé mercredi avoir cédé le contrôle de ses entreprises à ses deux fils Eric et Donald Jr pour la durée de son mandat, en promettant que cela permettrait d'éviter les conflits d'intérêts avec sa fonction présidentielle.

"Mes deux fils ici présents, Don et Eric, vont diriger la société. Ils la dirigeront de façon très professionnelle. Ils ne m'en parleront pas", a dit Trump. Sa fille Ivanka, a-t-il précisé, coupera aussi ses liens avec l'empire économique Trump, en se concentrant sur son installation familiale à Washington.

Les groupes pharmaceutiques plombent Wall Street

Très attentif aux déclarations de Donald Trump, Wall Street a cédé du terrain mercredi et l'indice Standard & Poor's 500 est brièvement passé dans le rouge sous la pression des laboratoires pharmaceutiques, pris pour cible par le président élu au début de sa conférence de presse. Il a affirmé que les groupes pharmaceutiques profitaient en toute impunité de leur capacité à fixer les prix des médicaments, et a promis de changer les règles.

Le futur président s'était peu exprimé sur le sujet depuis son élection le 8 novembre mais son programme de campagne prévoyait de permettre au programme fédéral d'assurance santé Medicare de négocier les prix avec les laboratoires pharmaceutiques, ce que la loi lui interdit pour l'instant.

"Nous allons commencer à faire des appels d'offres. Nous allons économiser des milliards de dollars au fil du temps", a dit Donald Trump lors de sa première conférence de presse depuis son élection. L'indice S&P-500 de la santé perdait 1,31% à 17h20 GMT et le Nasdaq Biotech reculait de 3,19%.

Pfizer, en repli de 2,33%, Bristol-Myers Squibb (-4,52%) et Johnson & Johnson (-1,11%) apportaient la plus forte contribution à la baisse de l'indice sectoriel S&P.

(Avec agences)