Céréales ukrainiennes : accord non trouvé avec la Russie et risque d'envolée des prix

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  588  mots
Cet accord a permis, sur l'année écoulée, de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens en dépit du conflit (Crédits : SPUTNIK)
Ce week-end, les discussions autour de l'accord sur les céréales ukrainiennes semblent être au point mort avec la Russie. Vladimir Poutine estime que le principal objectif n'a pas été atteint. L'accord se termine le 17 juillet prochain. S'il n'est pas reconduit, une envolée des prix des denrées alimentaires est à prévoir.

Ce samedi, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que le principal objectif de l'accord sur les céréales ukrainiennes n'avait pas été atteint, lors d'un appel téléphonique avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa. Pour rappel, cet accord a permis, sur l'année écoulée, de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens en dépit du conflit. Sauf qu'après deux renouvellements, l'accord qui expire le 17 juillet prochain se trouve dans une impasse.

Le président russe a notamment déclaré « souligné que les obligations fixées dans le mémorandum Russie-ONU sur la levée des obstacles pour l'exportation des produits alimentaires et engrais russes ne sont toujours pas remplies », a indiqué le Kremlin dans un communiqué rapportant cette conversation entre MM. Poutine et Ramaphosa et que « le principal objectif de l'accord, la livraison de céréales aux pays dans le besoin, notamment sur le continent africain, n'est pas réalisé ».

La vieille, pourtant, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait assuré que Vladimir Poutine était d'accord pour prolonger cet accord.

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La production de céréales Ukrainienne essentielle

Mais, de son côté, le Kremlin a nié tout accord passé avec Erdogan, estimant qu'aucune des demandes russes n'a été prise en compte lors des négociations en vue de prolonger l'accord. Les dirigeants sud africain et russe ont également évoqué ensemble les préparatifs du sommet des Brics en Afrique du Sud fin août ainsi que ceux du sommet Russie-Afrique, prévu fin juillet à Saint-Pétersbourg. Les dirigeants ont évoqué l'initiative pour une paix en Ukraine promue par plusieurs dirigeants africains.

La production de l'Ukraine est jugée essentielle pour empêcher une envolée des prix des denrées sur le marché mondial, qui risquerait de déclencher une crise alimentaire dans les pays les plus vulnérables.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a, de son côté, assuré vouloir convaincre le président russe qui se plaint de ne pas pouvoir livrer ses propres produits notamment des engrais au Brésil. Il a dit souhaiter lever les obstacles à ces exportations russes, également prévues en juillet 2022 par un accord parallèle, en « éliminant les entraves aux transactions financières de la banque agricole de Russie ».

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La Corée du Sud va aider l'Ukraine

En parallèle, de nouvelles annonces ont eu lieu sur le conflit opposant l'Ukraine à la Russie. Le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, a promis samedi d'« augmenter l'ampleur » de son aide humanitaire et de son assistance militaire non létale à l'Ukraine, après une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev. L'aide humanitaire de son pays à l'Ukraine va augmenter à 150 millions de dollars en 2023 contre 100 millions de dollars en 2022.

Le pays asiatique a depuis longtemps pour politique de ne pas fournir d'armes à des régions en conflit, et ce malgré les demandes répétées des Etats-Unis, des alliés européens et de l'Ukraine elle-même pour obtenir une aide plus importante. Mais Séoul a laissé entendre qu'elle pourrait reconsidérer sa politique consistant à ne pas fournir d'armes létales, les services du président ayant indiqué en début d'année qu'une attaque russe à grande échelle contre des civils pourrait changer la donne.