Charlottesville : Trump renvoie une nouvelle fois dos à dos suprémacistes et antiracistes

Par latribune.fr  |   |  587  mots
Donald Trump lors de la conférence de presse organisée au sein de la Trump Tower, à New York.
Visiblement irrité par les questions des journalistes, le président des Etats-Unis a déclaré mardi lors d'une conférence de presse que les groupes antiracistes avaient été "aussi très violents" à Charlottesville. Dans la foulée, un quatrième patron a quitté le comité consultatif en matière de politique industrielle.

"Vous aviez un groupe d'un côté qui était méchant et vous aviez un groupe de l'autre côté qui était aussi très violent. Et personne ne veut le dire mais je vais le dire maintenant."  Nouveau revirement de Donald Trump. Lors d'une conférence de presse à New York, le président américain a une nouvelle fois renvoyé dos à dos extrémistes de droite et de gauche mardi à la suite des violences survenues ce week-end lors d'un rassemblement de suprémacistes blancs à Charlottesville, en Virginie.

Cette réaffirmation de sa prise de position initiale face à ces événements a relancé la tempête politique aux Etats-Unis. Vivement critiqué pour sa première réaction à ces violences qui ont coûté la vie à une contre-manifestante, le président américain avait paru céder aux pressions lundi en dénonçant finalement le racisme et en mettant en cause nommément le Ku Klux Klan (KKK), les mouvements néo-nazis et les groupes suprémacistes blancs.

Félicité par un ex-dirigeant du Ku Klux Klan

Manifestement irrité voire en colère, Donald Trump a toutefois maintenu mardi que sa réaction initiale était fondée sur les faits parvenus à sa connaissance à ce moment-là. Les torts sont des deux côtés, a-t-il explicitement affirmé.

"Ces personnes n'étaient pas toutes des néo-nazis, croyez-moi. Toutes ces personnes n'étaient pas, de loin, des suprémacistes blancs", a-t-il poursuivi. "Il y avait un groupe de ce côté. On peut les appeler la gauche (...) qui est venue attaquer violemment l'autre groupe. Donc vous pouvez dire ce que vous voulez, mais c'est comme ça."

David Duke, ancien chef du Ku Klux Klan, a immédiatement salué la dernière prise de position du président américain. "Merci président Trump pour votre honnêteté et votre courage de dire la vérité sur Charlottesville et de condamner les terroristes de gauche de BLM [Black livres matter]/antifa", a-t-il écrit sur Twitter.

Le sénateur démocrate de New York Chuck Schumer a déclaré que cette réaction de David Duke levait toute ambiguité sur le véritable état d'esprit de Donald Trump lorsque ce dernier place sur un même plan moral des suprémacistes blancs et des contre-manifestants.

Un nouveau patron quitte le Manufacturing Council

Donald Trump a en outre défendu mardi la position des manifestants venus ce week-end à Charlottesville pour protester contre l'enlèvement d'une statue de Robert E. Lee, commandant des forces confédérées sudistes, pro-esclavagistes, durant la Guerre de Sécession. Il a notamment établi un parallèle avec les anciens présidents George Washington et Thomas Jefferson, deux des "pères fondateurs" des Etats-Unis.

"George Washington possédait-il des esclaves? George Washington va-t-il désormais perdre son statut? Allons-nous enlever les statues de George Washington? Et à propos de Thomas Jefferson? (...) Parce qu'il possédait beaucoup d'esclaves", a-t-il interrogé.

A la suite de ces déclarations de Donald Trump, le président de la confédération syndicale AFL-CIO, Richard Trumka, a démissionné du Manufacturing Council, comité consultatif conseillant l'administration des Etats-Unis en matière de politique industrielle, en accusant le président de "tolérer le sectarisme et le terrorisme intérieur". Trumka emboîte ainsi le pas au directeur général du laboratoire pharmaceutique Merck, Kenneth Frazier, celui de l'équipementier sportif Under Armour, Kevin Plank, et celui du géant des semi-conducteurs Intel, Brian Krzanich, qui ont quitté le comité lundi.

(Avec Reuters)