Climat : le Canada ratifie l'accord de Paris, cinq ans après sa sortie de Kyoto

Par latribune.fr  |   |  357  mots
Les conservateurs ont voté contre, pour contester la décision "unilatérale" de Justin Trudeau d'imposer une taxe carbone, sans l'accord préalable de toutes les provinces qui ont compétence au même titre que le gouvernement fédéral en matière d'environnement.
En 2011, le Canada devenait le premier pays à sortir du protocole de Kyoto. Mercredi, le Parlement du pays a ratifié l'accord de Paris, qui entrera en vigueur dans moins d'un mois, en s'engageant à réduire de 30% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.

L'issue du vote ne faisait aucun doute. Le Parlement canadien a ratifié mercredi l'accord de Paris sur le climat, qui doit désormais entrer en vigueur sous 30 jours. La motion portant ratification par le Canada de l'accord visant à contenir le réchauffement sous le seuil de 2°C par rapport au niveau pré-industriel a été adoptée par 207 députés contre 81, tous élus du parti conservateur, qui ont voté contre la ratification, tout en disant soutenir l'accord de Paris.

Ils entendaient protester contre la décision "unilatérale" de Justin Trudeau d'imposer une taxe carbone, sans l'accord préalable de toutes les provinces qui ont compétence au même titre que le gouvernement fédéral en matière d'environnement. Fixée à 10 dollars canadiens (6,8 euros) par tonne en 2018, la taxe augmentera ensuite pour atteindre 50 dollars canadiens (34 euros) cinq ans après son entrée en vigueur.

Cette tarification du carbone sera imposée dans les provinces ou territoires qui n'auront pas pris de mesures compatibles pour se conformer aux objectifs nationaux de réduction des GES, avait indiqué Justin Trudeau au moment où se réunissaient les ministres de l'Environnement des provinces et territoires, aux côtés de leur homologue fédérale, Catherine McKenna.

Réduction de 30% des émissions d'ici 2030

Du point de vue du passif canadien sur la question écologique, le vote du Parlement revêt en revanche une dimension symbolique forte. Certains élus de droite sont en effet clairement climato-sceptiques et c'est sous le règne des conservateurs que le Canada avait été le premier pays à sortir du protocole de Kyoto, en 2011.

"Tant pis pour eux" s'ils s'opposent à l'accord de Paris, avait commenté avant le vote le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion. "Le monde entier se mobilise et le fera sans les conservateurs canadiens, ça fait 10 ans qu'ils nous bloquent."

Le gouvernement libéral s'est engagé à réduire de 30% les émissions de gaz à effet de serre du pays d'ici 2030 par rapport à 2005, soit les mêmes objectifs que le précédent gouvernement conservateur, accusé par M. Trudeau d'avoir "abdiqué à ses responsabilités" en la matière.

(Avec AFP)