Climat : vers un échec de la COP24 ?

Par latribune.fr  |   |  505  mots
(Crédits : Kacper Pempel)
Les impacts du dérèglement climatique "n'ont jamais été aussi graves" et doivent pousser la communauté internationale à "faire beaucoup plus" pour le combattre, selon l'ONU. Mais le rendez-vous de Katowice ne devrait pas être marqué par des avancées significatives.

Les impacts du dérèglement climatique "n'ont jamais été aussi graves" et doivent pousser la communauté internationale à "faire beaucoup plus" pour le combattre, a plaidé dimanche la responsable climat de l'ONU au premier jour de la COP24. "Cette année devrait être l'une des quatre plus chaudes jamais enregistrées. Les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère sont à un niveau record et les émissions continuent à augmenter", a déclaré Patricia Espinosa dans un communiqué.

"Les impacts du changement climatique n'ont jamais été aussi graves. Cette réalité nous dit que nous devons faire bien plus. La COP24 doit rendre ça possible", a-t-elle ajouté.

Le dérèglement climatique frappe "déjà des communautés sur toute la planète" et les "victimes, destructions, souffrances" qui en découlent "rendent notre travail plus urgent", a-t-elle encore estimé.

200 pays réunis en Pologne

Les délégations de quelque 200 pays sont réunies depuis dimanche en Pologne pour la  24e Conférence climat de l'ONU, qui doit permettre de mettre l'accord de Paris sur les rails, face à l'urgence climatique. L'objectif affiché par l'Accord de Paris est de réduire le recours aux énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre pour contenir la hausse des températures "nettement en dessous de 2°C" par rapport aux niveaux préindustriels et de s'efforcer de limiter cette augmentation à 1,5°C. Mais ce rendez-vous annuel, organisé dans une ville située au cœur du bassin minier polonais à Katowice, ne devrait pas être marqué par des avancées significatives malgré la publication récente de plusieurs rapports alarmistes sur les émissions de gaz à effet de serre.

Les délégations vont rester pendant deux semaines en vue de surmonter les divergences politiques afin de lutter contre le réchauffement climatique en réduisant le recours aux énergies fossiles. Les Etats-Unis ont réaffirmé lors du G20 en Argentine leur décision de se retirer de l'accord de 2015 et ont répété leur détermination à utiliser toutes les sources d'énergie disponibles. En outre, le Brésil du président d'extrême droite Jair Bolsonaro a déjà annoncé qu'il renonçait à accueillir comme prévu la COP25 l'an prochain. Les autres pays industrialisés, dont la Chine, ont renouvelé leur engagement pris lors de la COP21 tout en faisant valoir leurs particularités nationales et leurs capacités à s'adapter.

Augmentation de la température

A l'approche de la conférence, de multiples signaux d'alerte ont été émis par la communauté scientifique. Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) a prévenu en octobre que les températures moyennes à la surface du globe progresseront probablement de 1,5°C entre 2030 et 2052 sans mesures rapides et sans précédent pour l'enrayer. Dans une première ébauche - publiée jeudi - de sa Déclaration sur l'état du climat mondial en 2018, l'Organisation météorologique mondiale (OMM), estime qu'en l'état, la température risque d'augmenter de 3 à 5°C d'ici à la fin du siècle.