Comment les Etats-Unis veulent attirer les entrepreneurs étrangers

Par Grégoire Normand  |   |  502  mots
La Silicon Valley fait du lobbying intense depuis plusieurs années auprès de l'administration Obama pour accueillir des entrepreneurs étrangers.
Après avoir subi l'échec du pass start-up devant le Congrès, l'administration Obama est en train de mettre en place une mesure qui permettrait aux entrepreneurs étrangers de rester plus facilement sur le sol américain.

Les Etats-Unis redoublent d'efforts pour attirer les entrepreneurs étrangers porteurs de projets de start-up. Le département de la sécurité intérieure des Etats-Unis a officialisé vendredi dernier, dans un communiqué, une nouvelle mesure qui permettrait d'accueillir plus facilement ces entrepreneurs. "L'économie américaine a longtemps bénéficié de la contribution des entrepreneurs immigrés, de Main Street à la Silicon Valley", a déclaré le directeur du département Leon Rodriguez. "Cette proposition, quand elle sera finalisée, aidera la croissance de notre économie en élargissant l'immigration des entrepreneurs étrangers qui correspondent à certains critères pour la création d'emplois, pour attirer des investissements et générer des revenus aux Etats-Unis."

Près de 3000 entrepreneurs éligibles

Pour être éligible, l'entrepreneur doit avoir une prise de participation significative (au moins 15 %) dans une start-up américaine et avoir un rôle central et actif dans l'organisation. Il doit également mettre en évidence la croissance rapide de son activité et les possibilités de créations d'emploi. Enfin, il doit indiquer que son entreprise a reçu au moins 345.000 dollars de la part d'investisseurs américains crédibles ou 100.000 dollars sous la forme d'aides au niveau fédéral, étatique ou local. Le département américain estime que 2.940 entrepreneurs étrangers pourraient répondre à ces critères chaque année selon une version non-définitive de cette mesure.

Des comptes à rendre

Cette mesure pourrait permettre aux entrepreneurs étrangers de rester sur le territoire américain pendant cinq ans. Au bout des deux premières années, les entrepreneurs devront démontrer qu'ils ont apporté un bénéfice pour l'économie américaine. Durant cette première période, la start-up doit prouver au département américain qu'elle emploie au moins 10 travailleurs à plein-temps et enregistrer un bénéfice d'au moins 500.000 dollars. Si ces premiers critères sont remplis, l'entrepreneur pourra demeurer trois années de plus pour développer son activité. Mais ces critères ne sont pas figés. Cette mesure prendra effet après une consultation citoyenne qui doit durer 45 jours. Elle ne nécessite pas l'approbation du Congrès américain contrairement au "visa start-up" qui avait subi un échec devant les deux chambres.

Plusieurs initiatives

Si l'administration d'Obama fait des efforts pour encourager la venue d'entrepreneurs étrangers sur son territoire, des initiatives du secteur privé sont également à l'ordre du jour. A l'image de la start-up Stripe, spécialisée dans les paiements sur les mobiles et sur internet qui a mis en place il y a quelques mois son service Atlas.  Celui-ci doit permettre aux créateurs d'entreprise étrangers d'implanter une partie de leurs activités aux Etats-Unis tout en restant dans leur pays. Ce service permet de créer plus facilement des comptes bancaires et d'immatriculer son entreprise aux Etats-Unis. Les créateurs peuvent également bénéficier d'une aide légale et fiscale. Avec ces initiatives, les Etats-Unis devraient connaître un regain d'intérêt des étrangers intéressés par l'expatriation.