Compétitivité mondiale : la France gagne du terrain

Par latribune.fr  |   |  787  mots
La France se classe à la 17e place, cette année, sur 140 pays étudiés. (Crédits : Reuters)
La France gagne une place au classement de la compétitivité mondiale établi par le Forum économique mondial. Elle fait désormais partie du Top 20. Si l'économie tricolore dispose de nombreux atouts, l'organisation pointe quelques faiblesses comme la pénurie de compétences ou le faible raccordement des foyers à la fibre.

[article mis en ligne le 17 octobre à 5h, mis à jour à 15h  avec l'infographie de notre partenaire Statista]

La France améliore légèrement sa compétitivité sur la scène internationale. Elle se place à la 17e place sur 140 pays, selon le rapport du World Economic Forum (Forum économique mondial) publié ce mercredi 17 octobre. Les Etats-Unis occupent la première place, au même rang que l'année précédente, suivis de Singapour, de l'Allemagne, de la Suisse et du Japon.

Le classement est construit à partir d'un indice composé de 12 piliers reposant sur 98 indicateurs (*). Ils permettent de mesurer différentes variables relatives aux institutions, aux infrastructures ou l'aptitude à intégrer de nouvelles technologies. Pour cette édition, les auteurs précisent qu'une nouvelle méthodologie a été mise en place. Ce qui rend difficile la comparaison avec les années antérieures.

--

[Ce sont les États-Unis qui occupent le premier rang mondial des économies les plus compétitives au monde en 2018. Suivent les économies asiatiques, puis européennes. La France progresse d'une place. Une infographie de notre partenaire Statista]

--

Lire aussi : Compétitivité mondiale : la France recule (un peu)

Les forces et faiblesses de la France

Sur l'ensemble des indicateurs pris en compte dans le classement, la France obtient...

>> du côté des bons points :

  • la 7e place pour le domaine de la santé;
  • la 8e place pour ses infrastructures;
  • la 9e place pour la taille de son marché;
  • la 11e place pour ses capacités à innover;
  • la 17e place pour son système financier;

>> et du côté des mauvais points :

  • la 53e place pour le marché du travail;
  • la 34e place pour les compétences;
  • la 33e place pour la stabilité macroéconomique;
  • la 31e place pour le marché de la production de biens et services;
  • la 29e place pour l'adoption des TIC.

Les auteurs du document soulignent que la France "a récemment monté un ambitieux programme de réformes qui englobent des lois sur le marché du travail, la réforme des services publics (et plus particulièrement la SNCF) et [qu'elle] est devenue plus attractive pour les investissements technologiques."

L'économie tricolore est également saluée pour ses institutions de recherche "qui permettent au pays d'avoir des capacités d'innovation et classe la France parmi les meilleurs pays au monde en termes de quantité et de qualité d'articles scientifiques."

A l'ère du numérique, le Forum économique encourage à développer l'esprit critique des étudiants, des idées disruptives et une culture de l'entrepreneuriat. Les économistes rappellent que "l'échec des entrepreneurs est relativement mal perçu". Enfin, le rapport souligne que "le marché de biens et services pourrait être amélioré en réduisant les barrières non-tarifaires".

Déséquilibres en Europe

Les résultats du Forum économique mondial indiquent que l'Europe présente de fortes divergences. Le Vieux Continent est "composé d'un nord-ouest très compétitif, d'un sud-ouest relativement compétitif, d'une région nord-est en pleine expansion et d'un sud-ouest à la traîne".

En dépit de l'instabilité politique en Europe et de la montée des populismes, les experts expliquent que l'Europe a su conserver ses facteurs de compétitivité fondamentaux tels que la santé, l'éducation, les infrastructures et les compétences. Les plus grandes disparités au sein de l'Europe sont liées "aux écosystèmes d'innovation nationaux. En effet, alors que les pays d'Europe orientale et des Balkans manquent d'infrastructures de base liées à l'innovation, ce sont des pays tels que l'Allemagne et la Suisse qui fixent les normes mondiales en matière d'innovation".

Des institutions fragiles nuisent à la compétitivité

Les économistes de l'institution ont souligné la nécessité d'adopter une approche globale "pour accroître la compétitivité : une performance solide dans un domaine ne peut compenser des résultats médiocres dans un autre". Ils expliquent que des efforts en matière de technologie et d'innovation peuvent ouvrir des opportunités pour des pays à bas revenus ou revenus intermédiaires:

"Les gouvernements ne doivent pas perdre de vue les 'vieux' problèmes de développement, par exemple en matière de gouvernance, d'infrastructure et de compétences."

A ce sujet, le rapport relate que sur les 140 pays étudiés, 117 présentent des institutions qui restent un frein à la compétitivité globale.

___

(*) Méthodologie : chaque indicateur, sur une échelle de 0 à 100, indique la distance à laquelle se situe une économie par rapport à la situation idéale ou à la « frontière » de la compétitivité. Tous ces facteurs combinés, les États-Unis réalisent la meilleure performance globale avec un score de 85,6, devant Singapour et l'Allemagne. Le score moyen du monde entier est de 60, à 40 points de la frontière.