Covid-19 : face au nouveau variant "Omicron", le monde se referme

Par latribune.fr  |   |  670  mots
Les autorités belges ont décidé, ce vendredi, de fermer les discothèques mais aussi d’imposer un horaire de fermeture pour les restaurants et les bars. (Crédits : YVES HERMAN)
Alors que la cinquième vague de Covid-19 frappe l'Europe de plein fouet avec le variant Delta, son successeur, détecté hier en Afrique du Sud, inquiète. Les Vingt Sept viennent de se mettre d'accord pour suspendre tous les voyages en provenance d’Afrique australe. En parallèle, un nouveau cas a déjà été détecté en Belgique qui referme ses boites de nuit et limite l'accès aux bars et restaurants.

Après le variant Delta, le nouveau variant baptisé "Omicron" de Covid-19, détecté jeudi en Afrique du Sud et classé "préoccupant" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), sème l'inquiétude partout dans le monde. Dans le sillage de la Grande-Bretagne, qui fournit un gros contingent de voyageurs et de touristes vers l'Afrique du Sud, l'Union européenne ainsi que les Philippines, ont annoncé vendredi 26 novembre la suspension des vols en provenance d'Afrique du Sud et de pays voisins d'Afrique australe.

Toutefois, le nouveau variant est déjà sur le territoire européen. En Belgique, une personne arrivée récemment d'Egypte a été infectée par le variant intitulé provisoirement "B1.1.529", a annoncé vendredi le virologue Marc Van Ranst. Il s'agit d'une personne d'une trentaine d'années qui présentait des symptômes légers de la maladie au moment d'être testée, selon la chaîne publique flamande VRT.

Résultat, la Belgique, frappée par la recrudescence du virus et de la cinquième vague, serre encore plus la vis des restrictions - déjà réhaussées - en fermant les boîtes de nuit et limitant l'accès aux bars et restaurants à partir de samedi et pendant trois semaines.

De fait, la menace que constitue ce nouveau variant est grande. Il présente une série de mutations "très inhabituelles" qui constituent une source de préoccupation car elles pourraient lui permettre d'échapper à la réponse immunitaire de l'organisme et le rendre plus transmissible, selon des scientifiques sud-africains.

Les vaccins sont-ils efficaces face au nouveau variant ?

D'autre part, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a également estimé que les fabricants de vaccins devaient adapter leurs sérums dès l'apparition de nouveaux variants. "Il est maintenant crucial d'agir de manière très rapide, efficace et unie", a-t-elle déclaré, en appelant les citoyens européens à se faire vacciner et à renforcer leur protection par des rappels.

De son côté, le régulateur européen a déclaré vendredi qu'il était "prématuré" de prévoir une adaptation des vaccins au nouveau variant du Covid-19. L'Agence européenne des médicaments (EMA) a déclaré qu'elle avait besoin de plus de détails pour voir si la souche, qui présente de "nombreuses mutations", pourrait échapper aux quatre vaccins destinés aux adultes dans l'UE : Pfizer-BioNTech et Moderna, qui utilisent la technologie de l'ARN messager, et AstraZeneca et Johnson & Johnson, qui utilisent la technologie adénovirus.

BioNTech a déclaré vendredi qu'il attendait des données sur la protection de son vaccin contre le nouveau variant "dans deux semaines au plus tard".

"Nous comprenons l'inquiétude des experts et avons immédiatement lancé des investigations sur le variant B.1.1.529", a déclaré la société qui collabore avec Pfizer.

Dans ce scénario, Pfizer et BioNTech seraient en mesure de remodeler leur produit dans les six semaines et d'expédier les premiers lots dans les 100 jours, a annoncé BioNTech.

Les Etats-Unis attendent plus d'informations

De leur côté, les Etats-Unis attendent davantage de données scientifiques sur ce nouveau variant avant de prendre une "décision réfléchie" sur une éventuelle fermeture des frontières, a indiqué vendredi le conseiller à la Maison Blanche sur la pandémie.

L'Organisation mondiale de la santé a pour l'instant émis des recommandations en ce sens, déconseillant aux pays de prendre des mesures de restriction aux voyages, alors que la virulence et la transmissibilité du nouveau variant détecté en Afrique du sud restent encore inconnues.

Ailleurs dans le monde, un autre cas a été détecté à Hong Kong, et en Israël sur une personne revenue du Malawi. De plus, le ministère israélien de la Santé déclare craindre "deux cas supplémentaires de personnes revenues de l'étranger" et placées en confinement. D'autres nations, comme le Japon, prônent une une quarantaine pour les voyageurs de cette zone.

(Avec agences)