C'est un trou d'air inattendu. La pandémie s'est en effet brutalement rappelée aux bons souvenirs des investisseurs sous la forme d'un nouveau variant du coronavirus, venu d'Afrique du Sud et déjà repéré à Hong Kong, potentiellement plus contagieux et sur lequel les vaccins seraient moins efficaces. Une réunion de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) ce vendredi doit apporter des précisions sur ce variant.
Dans la foulée du décrochage des Bourses asiatiques, les marchés actions européens ont largement plongé dans le rouge, avec une baisse de plus de 4 % de l'indice parisien CAC 40 en matinée. Même vent de panique sur les marchés obligataires avec le retour du « flight to quality » au bénéfice des actifs les moins risqués, comme les emprunts d'Etat.
Retour vers la qualité
Résultat, les rendements obligataires sont en nette baisse ce vendredi, avec un bon du Trésor américain à 10 ans en chute de plus de 12 points de base en matinée (1,51%), soit son plus fort recul depuis février dernier, lors des restrictions de déplacement imposées notamment en France.
Seule bonne nouvelle, ce nouvel épisode pandémique pourrait calmer les anticipations inflationnistes et contraindre les banques centrales, notamment la Réserve fédérale (Fed), a reconsidéré son plan de marche de resserrement des politiques monétaires. A noter également que le pétrole évolue également en forte baisse, comme une anticipation à un ralentissement économique.
Secteur aérien attaquée
De fait, le contexte macroéconomique pourrait singulièrement se dégrader en cette fin d'année alors que les grandes économies se ferment à nouveau progressivement, dont l'Europe qui fait face à une cinquième vague épidémique. Le Royaume-Uni a été le premier à réagir en annonçant le placement en liste rouge de six pays africains, suivi de l'Italie. La Commission européenne va proposer d'activer une procédure d'urgence afin de bloquer les liaisons aériennes avec la région du sud de l'Afrique.
Du coup, toutes les valeurs liées au tourisme et au transport aérien ont été particulièrement attaquées sur les marchés. Le constructeur, malgré une foison de commandes, a notamment perdu 10% en matinée.
Cette consolidation s'inscrit néanmoins au terme d'une séquence de hausse ininterrompue des marchés alors même que les banques centrales s'interrogent sur la poursuite de leur politique monétaire ultra-accommodante et le calendrier d'une éventuelle hausse des taux.
Sanctuariser les profits
Ce qui renvoie naturellement à la question de la valorisation des marchés, actuellement dans la fourchette haute des moyennes historiques. Toutefois, le marché se caractérise par de fortes dispersions des valorisations et les secteurs jugés plus défensifs en cas de crise sanitaire, et déjà très chers, comme le luxe ou la technologie, pourraient gagner encore en valorisation, au détriment de valeurs plus cycliques.
Les gérants sont sans doute tentés de sanctuariser leurs gains de l'année en encaissant une partie de leur plus-value. D'autant qu'une consolidation des marchés est finalement attendue, voire espérée, par les gérants afin de reprendre du risque dans de meilleurs conditions de marché et commencer ainsi la nouvelle année sur des bases plus favorables.
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