Crash en Egypte : une des boîtes noires confirmerait l'attentat

Par latribune.fr  |   |  625  mots
Le président Vladimir Poutine a également chargé le gouvernement d'"assurer le rapatriement des citoyens russes" actuellement en Egypte, alors que ce pays est l'une des destinations privilégiées des touristes russes.
Vendredi après-midi, l'analyse du Flight Data Recorder (FDR), l'une des deux boîtes noires, est venue confirmer le caractère "brutal, soudain" de l'événement qui a précipité la chute de l'appareil. Plus tôt dans la journée, le président Poutine, sur le conseil de ses services secrets, a suspendu les vols vers l'Egypte. Moscou avait pourtant d'abord tenté de minimiser la piste de l'attentat, avancée d'par Londres et Washington.

Les deux boîtes noires, celle des paramètres de vol et celle contenant les conversations de l'équipage, n'ont d'abord rien donné... Mais, ce vendredi en fin d'après-midi, l'une d'entre elles, le Flight Data Recorder (FDR), qui enregistre les paramètres de vol, est venue confirmer le caractère "brutal, soudain" de l'événement qui a précipité la chute de l'appareil, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

"Tout est normal, absolument normal pendant le vol, et brutalement plus rien", a-t-elle déclaré.

"Cela va dans le sens de la soudaineté, du caractère immédiat, de l'événement", a ajouté cette source, alors que les deux boîtes noires, celle des paramètres de vol et celle contenant les conversations de l'équipage, ont été analysées.

Vladimir Poutine suspend les vols vers l'Egypte

Les révélations de ces dernières heures devraient venir conforter Vladimir Poutine dans ses doutes. Après avoir relativisé la thèse de l'attentat, le orésident russe a finalement ordonné, ce vendredi 6 novembre, la suspension des vols des compagnies aériennes russes vers l'Egypte, sur recommandation des services secrets. L'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Irlande ou les Pays-Bas avaient déjà suspendu leurs vols au départ et en provenance de Charm El-Cheikh.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l'agence publique Ria-Novosti, a indiqué que "le chef d'Etat russe a accepté les recommandations" du chef des services secrets russes (FSB), Alexandre Bortnikov, et "ordonné au gouvernement d'élaborer les mécanismes permettant de mettre en place ces recommandations".

Alors que le crash de l'avion dans le Sinaï a été revendiqué par l'Etat islamique dès samedi, le chef du FSB, cité par la télévision russe, "considère qu'il est nécessaire de suspendre les vols russes vers l'Egypte jusqu'à ce que nous puissions établir les vraies raisons de ce qui s'est passé".Cette suspension concerne "en premier lieu" de vols liés au "tourisme", a précisé Alexandre Bortnikov.

 Moscou a d'abord réfuté la thèse d'un attentat à la bombe

Le président Vladimir Poutine a également chargé le gouvernement d'"assurer le rapatriement des citoyens russes" actuellement en Egypte, alors que ce pays est l'une des destinations privilégiées des touristes russes.

L'Airbus A321 de la compagnie russe Metrojet s'est écrasé 23 minutes après son décollage de la station balnéaire de Charm el-Cheikh. Avec 224 passagers à bord et aucun survivant, la Russie fait face à la pire catastrophe aérienne de son histoire.

L'hypothèse d'une bombe à bord, évoquée par Washington et Londres, fut dans un premier temps qualifiée de "spéculation" par Moscou.

En parallèle, Le Caire, prudent, exigeait d'attendre les résultats de l'enquête.

La Grande-Bretagne demande le rapatriement de ses touristes

De son côté, la Grande-Bretagne a finalement autorisé la reprise du trafic aérien, depuis et en provenance de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, pour rapatrier 20.000 ressortissants. Néanmoins, dans un contexte de tension et de vigilance, les passagers n'étaient pas autorisés à avoir un bagage en soute. Et l'Egypte n'a autorisé que 8 des 29 vols prévus pour ce rapatriement.

Pendant ce temps, à Londres, où le président égyptien Al-Sissi achevait vendredi une visite officielle, le Premier ministre David Cameron a évoqué des renseignements indiquant qu'il était "plus que probable qu'il s'agisse d'une bombe terroriste".

Selon le journal britannique The Times, des conversations électroniques ont été examinées par des agents de renseignements britanniques et américains qui laissent penser qu'une bombe a pu être placée dans l'appareil.

Pour l'heure, l'Egypte assure qu'aucune "hypothèse" ne ressort à ce stade de l'enquête.

Article rédigé vendredi 6 novembre, actualisé samedi 7 novembre à 11h.

(Avec AFP)