Croissance "décevante et inégale" en 2016, selon Christine Lagarde

Par latribune.fr  |   |  277  mots
Même si les pays sont mieux préparés que dans le passé à faire face à une augmentation des taux d'intérêt, la directrice générale du FMI s'inquiète tout de même de leur capacité à absorber les chocs.
La croissance économique sera "décevante et inégale" en 2016, a prévenu la directrice générale du FMI dans une tribune publiée mercredi 30 décembre. Christine Lagarde dit s'inquiéter des effets déstabilisateurs sur certains pays d'un relèvement des taux d'intérêt américains.

Remontée des taux d'intérêt aux Etats-Unis, ralentissement de la conjoncture en Chine, fragilité persistante du système financier dans de nombreux pays, difficultés des pays producteurs d'hydrocarbures face aux prix en berne, "tout cela signifie que la croissance en 2016 sera décevante et inégale", assure la directrice du FMI dans une tribune publiée dans le journal économique allemand Handelsblatt.

"Et les perspectives de moyen terme se sont assombries aussi, parce que la faible productivité, la population vieillissante et les suites de la crise financière mondiale freinent la croissance", détaille Christine Lagarde.

Hausse des taux de la Fed

Le changement de cap de la banque centrale américaine (Fed), qui a relevé le 16 décembre ses taux d'intérêt pour la première fois depuis 10 ans, fait l'objet d'une attention particulière de la part de la patronne de l'institution financière :

 "La Fed est face à un exercice d'équilibrisme: normaliser les taux d'intérêt et dans le même temps exclure le risque de dysfonctionnements sur les marchés financiers".

Bien que Christine Lagarde concède que "les pays sont mieux préparés que par le passé à des taux d'intérêt plus élevés", elle dit s'inquiéter "de leur capacité à surmonter les commotions" que pourraient susciter sur les marchés les mesures de politique monétaire.

"Beaucoup de pays ont contracté des dettes dont une partie conséquente en dollars", a-t-elle détaillé. "Des taux en hausse et un dollar plus fort pourraient conduire à des défauts de paiement de la part d'entreprises, et se propager dangereusement aux banques et aux Etats".

(Avec AFP)