Cuba : Trump détricote l'accord d'Obama

Par latribune.fr  |   |  329  mots
"Nous ne voulons pas que les dollars américains servent à soutenir un monopole militaire qui exploite et maltraite les citoyens de Cuba" a déclaré Donald Trump vendredi dans un discours à Miami.
Le président américain a annoncé vendredi de nouvelles restrictions aux relations commerciales avec Cuba, en particulier entre les entreprises américaines et celles aux mains de l'armée cubaine. Le rétablissement des relations diplomatiques n'est pas remis en cause.

C'est depuis Miami, le bastion des exilés cubains ayant fui la révolution castriste, que Donald Trump a annoncé la nouvelle politique américaine à l'égard de Cuba. S'il ne remet pas en cause le rétablissement des relations diplomatiques décidé par son prédécesseur en 2015, il veut détricoter l'accord conclu par Barack Obama en ajoutant un certain nombre de restrictions.

"Dès aujourd'hui, j'annule l'accord complètement à sens unique de la précédente administration", a proclamé le président américain.

L'interdiction des voyages touristiques sur l'île faite aux ressortissants américains sera ainsi appliquée plus strictement. En théorie, les Américains doivent justifier par un motif professionnel ou humanitaire leur déplacement et se faire accompagner d'un guide, ce qui est rarement le cas dans les faits.

Asphyxier l'armée cubaine

Surtout, Donald Trump veut frapper le régime cubain au portefeuille et entend restreindre les relations commerciales entre les entreprises américaines et la vaste partie de l'économie cubaine détenue par l'armée, en particulier dans le secteur du tourisme.  Toute transaction financière avec le conglomérat GAESA, aux mains des forces armées, est interdite. Or ce holding d'Etat contrôlerait la plupart des hôtels, des supermarchés et des magasins vendant des produits importés.

"Nous ne voulons pas que les dollars américains servent à soutenir un monopole militaire qui exploite et maltraite les citoyens de Cuba", a lancé Donald Trump.

Les mesures d'assouplissement décidées par son prédécesseur "n'aident pas les Cubains, elles ne font qu'enrichir le régime", a-t-il estimé.

Cependant, la nouvelle politique américaine ne viendra pas remettre en cause certains accords commerciaux récemment conclus, comme celui de Starwood Hotels (groupe Marriott International), pour ouvrir trois hôtels à Cuba, dont un Sheraton à La Havane. C'est la première fois depuis 1959 qu'un groupe hôtelier américain a ouvert un établissement dans l'île communiste.