Immigration : Obama abroge le régime d'exception réservé aux Cubains

Barack Obama met fin à une exception instaurée depuis 1995, permettant aux Cubains foulant le sol américain d'obtenir automatiquement un droit de résidence.
Anaïs Cherif
Les Etats-Unis ont accueilli 40.000 cubains en 2015 et 54.000 en 2016, d'après Ben Rhodes, conseiller à la sécurité de Barack Obama.

Avant de remettre les clés de la Maison à Donald Trump dans une semaine, l'administration Obama veut asseoir la normalisation des relations entre Cuba et les Etats-Unis. Le président sortant a mis fin jeudi à une longue exception américaine en matière d'immigration, surnommée la politique "pieds mouillés, pieds secs" ("wet foot, dry foot", en anglais). Instaurée par le président démocrate Bill Clinton en 1995, cette mesure accordait automatiquement un droit de résidence pour tous les immigrés cubains foulant le sol américain - avec ou sans visa. Les Cubains arrêtés en mer était quant à eux refoulés vers le régime communiste. Les Etats-Unis ont accueilli 40.000 cubains en 2015 et 54.000 en 2016, d'après Ben Rhodes, conseiller à la sécurité de Barack Obama.

"Avec ce changement, nous continuerons d'accueillir les cubains comme les autres migrants de nationalités différentes, en accord avec nos lois", a écrit Barack Obama dans un communiqué. Et de préciser : "Le gouvernement cubain à accepter le retour des ressortissants expulsés, tout comme il acceptait déjà le retour des migrants interceptés en mer." La mesure prend effet immédiatement. Le département américain de la Sécurité intérieure a également mis fin à un programme qui autorisait l'entrée aux professionnels cubains du secteur de la santé - un dispositif impopulaire à la Havane car il favorisait la fuite des médecins.

Une abrogation réclamée par Cuba

L'abrogation de ce régime spécial était réclamé depuis de longues années par le gouvernement cubain, qui percevait cette mesure comme une incitation à quitter l'île. "Aujourd'hui, un détonateur de crise d'immigration est éliminé : les États-Unis réalisent une migration légale, sécurisée et ordonnée de Cuba", a déclaré Josefina Vidal, responsable des affaires américaines au ministère des Affaires étrangères de Cuba, rapporte Reuters. "Cela ferme partiellement l'issue de secours de Cuba", a affirmé au Wall Street Journal Pedro Freyre, président du cabinet d'avocats Akerman LLP. Cela "mettra la pression sur les Cubains pour qu'ils progressent plus rapidement avec les réformes". La normalisation des relations entre les deux pays a été amorcée en décembre 2014. Elle s'est notamment traduite par la réouverture en juillet 2015 des ambassades des deux pays, fermées depuis plus d'un demi-siècle.

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Anaïs Cherif
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