Décision sans précédent : Donald Trump condamné à plus de 350 millions de dollars d'amende pour fraudes

Par latribune.fr  |   |  630  mots
Donald Trump (Crédits : MIKE SEGAR)
L'ex-président américain Donald Trump a été condamné vendredi à 355 millions de dollars d'amendes pour fraudes financières au sein de son empire immobilier, et se voit interdit de diriger des entreprises dans l'Etat de New York pendant trois ans. Il a annoncé dans la foulée qu'il comptait faire appel.

[Article mis à jour le 17/02/2024 à 11h04]

Coup de massue pour Donald Trump. L'ancien président américain et candidat à la Maison Blanche pour la prochaine présidentielle aux Etats-Unis a été condamné à New York à près de 355 millions de dollars d'amende pour une série de fraudes financières au sein de son empire immobilier, la Trump Organization.

Les deux fils condamnés également

Prononcée par le juge Arthur Engoron, cette décision sans précédent s'accompagne d'une interdiction de trois années pour l'ancien président des Etats-Unis de toute gestion d'entreprises dans l'Etat de New York. Letitia James, la procureure générale de cet Etat, avait porté plainte contre lui en 2022 et l'avait conduit, avec ses deux fils adultes, Donald Trump Jr et Eric Trump, et leur groupe familial, à un procès civil pour fraudes, d'octobre à janvier. Elle réclamait 370 millions de dollars de dédommagements.

Alina Habba, une avocate de Donald Trump a dénoncé sur le réseau social X une « persécution incessante » de son client et fustigé « une injustice manifeste ». Elle fera appel de cette décision. « Il n'y a pas eu de fraude » et « il s'agit d'une instrumentalisation envers un opposant politique », a quant à lui assuré l'ancien président américain depuis sa résidence Mar-a-Lago en Floride, fustigeant un jugement « totalement bidon ».

La procureure générale de l'Etat de New York Letitia James a quant à elle salué « une immense victoire »

« C'est une immense victoire pour cet Etat, pour ce pays et pour quiconque pense que nous devons tous jouer selon les même règles, même les anciens présidents », a écrit dans un communiqué la plus haute magistrate de l'Etat de New York, qui poursuivait en justice Donald Trump et ses deux fils adultes depuis octobre 2022.

Trump père et fils étaient accusés d'avoir fait enfler de manière colossale durant les années 2010 la valeur des gratte-ciel, hôtels de luxe ou golfs dans le monde entier, au coeur de la Trump Organization, pour obtenir des prêts plus favorables de banques et de meilleures conditions d'assurance. Certains actifs, comme la Trump Tower sur la 5e Avenue de Manhattan, sont emblématiques de la réussite de l'homme d'affaires qui s'était lancé en politique sur son image de bâtisseur à succès.

Avant même le procès, d'octobre à janvier, le juge Engoron, avec qui Donald Trump a des relations exécrables, avait jugé la fraude constituée.

Fraudes répétées

Le magistrat avait estimé que le parquet général de l'Etat de New York de Letitia James présentait « des preuves concluantes qu'entre 2014 et 2021, les prévenus (avaient) surévalué les actifs » du groupe de « 812 millions (à) 2,2 milliards de dollars » selon les années.

En conséquence de « fraudes répétées », le juge avait ordonné fin septembre la liquidation des sociétés gérant ces actifs, comme la Trump Tower ou le gratte-ciel de style néo-gothique et bientôt centenaire du 40 Wall Street, dans le hall duquel Donald Trump a donné quelques-unes de ses conférences de presse après les audiences au procès.

Procès pénaux à venir

Cette décision avait été suspendue en appel. Le magnat et tribun républicain de 77 ans n'a cessé de tempêter contre une justice aux mains selon lui des démocrates du président Joe Biden, dénonçant « un procès digne d'une république bananière ». Ses avocats ont plaidé un dossier d'après eux juridiquement vide. Contrairement aux procès pénaux cette année -comme celui fixé jeudi au 25 mars pour des paiements afin de faire taire une star du porno - Donald Trump ne risque pas la prison dans cette affaire civile.